négoce
L’autre jour, je croisai un aveugle ; à ses côtés, un chien au poil luisant, à la langue fraîche, à l’œil qui sonde l’âme – je flairai l’aubaine.
« Ton chien m’intéresse, lui dis-je, j’aime son air méditatif ; pour combien le cèdes-tu ?
- Ce chien, c’est mes yeux, répondit-il ; il n’a pas de prix pour moi. Ou alors il me faudrait tes yeux.
- Ok, je t’en donne un en échange de ton chien.
- Je suis sûr que tu me donnes le plus mauvais.
- C’est vrai qu’il est myope, mais l’autre est presbyte, tu sais.
- Ça ne me gêne pas, un œil presbyte, parce que je ne lis qu’avec les mains ; par contre, un œil myope ne me serait d’aucune utilité : j’aime voir venir les gens de loin.
- Va pour mon œil presbyte, alors. Donne-moi ton chien.
- Non, attends. Un seul œil ne suffit pas. Pour avoir le chien, qui m’est si précieux, tu dois aussi me donner un bras.
- Qu’est-ce que tu en ferais ? Tu n’es pas manchot !
- Ça m’en fera un d’avance. Je peux toujours le placer dans un coffre à la banque. Mais cela ne te regarde pas.
- C’est vrai, mais là, c’est un peu cher. A moins que tu ne me laisses tes cheveux en compensation, car je suis chauve.
- D’accord, mais comme je ne sais pas s’ils repousseront et que j’ai mis du temps à obtenir cette longueur, je te demande aussi un testicule.
- Que feras-tu avec trois couilles ?
- Non, une seule, car je suis eunuque aussi.
- Un testicule, c’est cher payé. Je veux deux doigts de ta main droite pour équilibrer.
- Alors je veux une jambe.
- Là, tu exagères ; tu essaies de m’arnaquer. Une jambe, c’est beaucoup trop cher, ou alors je garde mon testicule.
- En ce cas, tu n’auras pas tout le chien, car il vaut plus que ce que tu me proposes.
- Si tu veux : garde les pattes arrière et la queue.
- Marché conclu ! »
Nous procédâmes à la transaction. Le sang coula un peu. Je pris le taxi pour rentrer, mon chien sous le bras.
« Ton chien m’intéresse, lui dis-je, j’aime son air méditatif ; pour combien le cèdes-tu ?
- Ce chien, c’est mes yeux, répondit-il ; il n’a pas de prix pour moi. Ou alors il me faudrait tes yeux.
- Ok, je t’en donne un en échange de ton chien.
- Je suis sûr que tu me donnes le plus mauvais.
- C’est vrai qu’il est myope, mais l’autre est presbyte, tu sais.
- Ça ne me gêne pas, un œil presbyte, parce que je ne lis qu’avec les mains ; par contre, un œil myope ne me serait d’aucune utilité : j’aime voir venir les gens de loin.
- Va pour mon œil presbyte, alors. Donne-moi ton chien.
- Non, attends. Un seul œil ne suffit pas. Pour avoir le chien, qui m’est si précieux, tu dois aussi me donner un bras.
- Qu’est-ce que tu en ferais ? Tu n’es pas manchot !
- Ça m’en fera un d’avance. Je peux toujours le placer dans un coffre à la banque. Mais cela ne te regarde pas.
- C’est vrai, mais là, c’est un peu cher. A moins que tu ne me laisses tes cheveux en compensation, car je suis chauve.
- D’accord, mais comme je ne sais pas s’ils repousseront et que j’ai mis du temps à obtenir cette longueur, je te demande aussi un testicule.
- Que feras-tu avec trois couilles ?
- Non, une seule, car je suis eunuque aussi.
- Un testicule, c’est cher payé. Je veux deux doigts de ta main droite pour équilibrer.
- Alors je veux une jambe.
- Là, tu exagères ; tu essaies de m’arnaquer. Une jambe, c’est beaucoup trop cher, ou alors je garde mon testicule.
- En ce cas, tu n’auras pas tout le chien, car il vaut plus que ce que tu me proposes.
- Si tu veux : garde les pattes arrière et la queue.
- Marché conclu ! »
Nous procédâmes à la transaction. Le sang coula un peu. Je pris le taxi pour rentrer, mon chien sous le bras.
négoce
Une forme un peu radicale d'échangisme à la tronçonneuse.
négoce
On pourrait rôtir l'arrière du chien pour fêter ça.
négoce
Tu rappelles là avec justesse la recette traditionnelle du hot dog. La meilleure qui soit, car assortie du label "fraîcheur et vivacité".
négoce
Cela dit il faut que le chien soit à la fois en forme, sinon ça contient trop peu de viande, et bien gras, sinon elle manque de moelleux. Cet aveugle faisait-il courir son chien et le nourrissait-il abondamment ?
négoce
Probable. Le bestiau lui avait coûté les yeux de la tête.
négoce
Les yeux de la tête à l'un et un bras à l'autre, décidément c'est un chien cher. La peau du cul, on la lui buclera avant de lui griller les cuisses.