je segmenté
Je segmenté surgi d’un matin gris et blanc
A qui je parle en ses inéluctables
Formules empoissées de magie vieille
Fraîches sorties de la cave où le vin
D’hier fait le vinaigre quotidien
En qui la route aperçue saigne noire
Comme espoirs déçus par cent mauvais sorts
S’enroulant mal dans un carré de verre
Fendillé par le souffle blanc du jour
Œil au poignet tors je divaguant plus
Que vie et mort sur quoi l’Ombre prévaut
Je séparé de lui-même et pourtant
Je d’un reflet dans un miroir intact
Je à l’oreille courbe, à la dent sourde
Cœur palpitant au milieu de son vide
Je à la figure de tu s’adressant
Une parole au contenant percé
Je d’un pays fleuve au ciel d’équinoxe
Parlant par ses deux bouches opposées
Deux langues oubliées dont les syllabes
Dos à dos s’annulent en même temps
Je rêvant l’autre assis sous le même arbre
Je désespéré d’être celui las
Je sommeillant alors que la nuit tarde
Parti très loin sur un songe fourbu
Je étranger à tout autre que lui
Je vespéral attendant les aurores
Notant ses rêves dans un cahier noir
Pattes de mouche d’un ciel étoilé
Effaçant d’une main ce que l’autre a écrit
A qui je parle en ses inéluctables
Formules empoissées de magie vieille
Fraîches sorties de la cave où le vin
D’hier fait le vinaigre quotidien
En qui la route aperçue saigne noire
Comme espoirs déçus par cent mauvais sorts
S’enroulant mal dans un carré de verre
Fendillé par le souffle blanc du jour
Œil au poignet tors je divaguant plus
Que vie et mort sur quoi l’Ombre prévaut
Je séparé de lui-même et pourtant
Je d’un reflet dans un miroir intact
Je à l’oreille courbe, à la dent sourde
Cœur palpitant au milieu de son vide
Je à la figure de tu s’adressant
Une parole au contenant percé
Je d’un pays fleuve au ciel d’équinoxe
Parlant par ses deux bouches opposées
Deux langues oubliées dont les syllabes
Dos à dos s’annulent en même temps
Je rêvant l’autre assis sous le même arbre
Je désespéré d’être celui las
Je sommeillant alors que la nuit tarde
Parti très loin sur un songe fourbu
Je étranger à tout autre que lui
Je vespéral attendant les aurores
Notant ses rêves dans un cahier noir
Pattes de mouche d’un ciel étoilé
Effaçant d’une main ce que l’autre a écrit
je segmenté
c'est intéressant Julien. je segmenté... je sens que tu as de quoi descendre longtemps là-dessus ! par contre je ne sais pas trop pour «le souffle blanc du jour» qui est plutôt convenu.
merci.
merci.
je segmenté
Merci, oui, c'est en effet une première partie.
Tu as raison, je cherchais justement à changer cette expression, donc ça me confirme.
Tu as raison, je cherchais justement à changer cette expression, donc ça me confirme.
je segmenté
hm ..la question est de savoir si tout d'abord "le souffle [...]" est absolument indispensable ... et ensuite pourquoi blanc... blanc comme neuf/nouveau/propre/pur etc... ou plutôt vidé/purgé/expurgé ...ou livide et mort.. (bon trop de choses me viennent à l'esprit mais..) je sais que tu travailles souvent autour de notions ou d'idées de vide et de néant (ce qui au départ nous antagonise parfaitement) et là je pense qu'il vaudrait mieux et plutôt serrer le je que le jour... en même temps (désolée je pense tout haut et en vrac) je et jour ont un dénominateur commun identique à savoir des multitudes.. et donc le segmenté s'accentue ou se profile et se prononce alors dans des proportions étonnantes...(fractales étonnantes) et euh... je m'arrête pile là-dessus ;)
note : je crois que c'est surtout la combinaison de souffle, jour et blanc qui dans une seule expression ramène à des clichés d'écritures, ce qui est très rare dans la tienne..
note : je crois que c'est surtout la combinaison de souffle, jour et blanc qui dans une seule expression ramène à des clichés d'écritures, ce qui est très rare dans la tienne..
je segmenté
Je pense que c'est "souffle" qui fait que la formule bascule dans le cliché.
J'ai remplacé par "bélier" : le "bélier blanc du jour". J'ai l'image d'une fenêtre, d'une lucarne, dont la vitre de verre se fendille sous l'effet de la lumière du jour.
Je ne creuse pas toutes tes pistes, mais merci pour ces commentaires.
J'ai remplacé par "bélier" : le "bélier blanc du jour". J'ai l'image d'une fenêtre, d'une lucarne, dont la vitre de verre se fendille sous l'effet de la lumière du jour.
Je ne creuse pas toutes tes pistes, mais merci pour ces commentaires.
je segmenté
Toujours des trouvailles.
Je ne suis pas fan du procédé je ségmenté / je à l'oreille / je d'un pays, j'ai l'impression de l'avoir déjà lu ailleurs, ça ne me paraît pas nécéssaire. Tu es meilleur (je trouve personnellement) quand tu laisses de côté ce type de techniques qui parasitent le dépouillement de ton expression. Je ne veux pas dire par là qu'il s'agit d'en rester à une forme plus "classique", mais ça sonne pour moi plus comme un coup marketing, plutôt qu'un travail de découpes, travail de dentellier ou d'architecte, ou de géologue qui veut coller, avec son sismographe, aux ondulations de son cheminement intérieur.
Peut-être d'autres pensent le contraire.
Sinon il y a toujours une vision dans ton travail, un fond d'humour, et des passages ici que je trouve très beaux comme :
Notant ses rêves dans un cahier noir
Pattes de mouche d’un ciel étoilé
Une parole au contenant percé
Je ne suis pas fan du procédé je ségmenté / je à l'oreille / je d'un pays, j'ai l'impression de l'avoir déjà lu ailleurs, ça ne me paraît pas nécéssaire. Tu es meilleur (je trouve personnellement) quand tu laisses de côté ce type de techniques qui parasitent le dépouillement de ton expression. Je ne veux pas dire par là qu'il s'agit d'en rester à une forme plus "classique", mais ça sonne pour moi plus comme un coup marketing, plutôt qu'un travail de découpes, travail de dentellier ou d'architecte, ou de géologue qui veut coller, avec son sismographe, aux ondulations de son cheminement intérieur.
Peut-être d'autres pensent le contraire.
Sinon il y a toujours une vision dans ton travail, un fond d'humour, et des passages ici que je trouve très beaux comme :
Notant ses rêves dans un cahier noir
Pattes de mouche d’un ciel étoilé
Une parole au contenant percé
je segmenté
Je segmenté, je trouve que c'est bien une fois, mais le développer, faire tourner tout le poème autour, je pense que c'est trop.
je segmenté
J'essaie des trucs, de ne toujours faire la même chose, et je viens justement chercher ici un retour dessus, donc merci pour tes commentaires toujours étayés.
moi entier
Je suis venu vous parler
En toute simplicité
De moi.
C'est un sujet auquel j'ai beaucoup réfléchi
Qui m'intéresse
Et c'est pourquoi je me suis dit
Que je serais égoïste de ne pas le partager avec vous.
Je vais donc vous demander de vous taire un moment
Pour m'écouter parler
De moi ;
Quand j'aurai fini, je vous rendrai la parole
Vous pourrez alors vous exprimer
Pour dire ce que vous pensez
De moi.
C'est un sujet d'une grande universalité
Dans son individualité profonde,
Et d'une vastitude peu commune
Qu'on n'a jamais fini d'explorer.
C'est pourquoi dans un premier temps,
Je vais restreindre mon discours
Aux parties les plus centrales
Et les plus intéressantes
De moi,
C'est-à-dire mon nombril
Et mon âme.
Mon nombril est très propre
Parce que je le scrute constamment
Et que j'en ôte tout ce qui ne fait pas partie
De moi.
C'est-à-dire tout.
Quant à mon âme,
Elle est dans tous ses états.
N'étant pas poêtes, vous ne pouvez sûrement pas vous imaginer
Quels transports s'emparent de temps en temps
De moi :
C'est un besoin vital,
C'est une exigence absolue,
Il faut que je parle
De moi.
Par écrit, bien sûr.
Je ne tiens pas de journal
Ni de blog
C'est bon pour les adolescentes prépubères.
Non, moi
J'écris de la poésie.
Sur moi.
Et sur internet.
J'ai plus de lecteurs qu'on croit
Ça prouve que ce que je dis est intéressant.
Voilà,
Pour aujourd'hui mon inspiration est tarie,
Je reviendrai demain
Lire vos commentaires
Et vous reparler
De moi.
En toute simplicité
De moi.
C'est un sujet auquel j'ai beaucoup réfléchi
Qui m'intéresse
Et c'est pourquoi je me suis dit
Que je serais égoïste de ne pas le partager avec vous.
Je vais donc vous demander de vous taire un moment
Pour m'écouter parler
De moi ;
Quand j'aurai fini, je vous rendrai la parole
Vous pourrez alors vous exprimer
Pour dire ce que vous pensez
De moi.
C'est un sujet d'une grande universalité
Dans son individualité profonde,
Et d'une vastitude peu commune
Qu'on n'a jamais fini d'explorer.
C'est pourquoi dans un premier temps,
Je vais restreindre mon discours
Aux parties les plus centrales
Et les plus intéressantes
De moi,
C'est-à-dire mon nombril
Et mon âme.
Mon nombril est très propre
Parce que je le scrute constamment
Et que j'en ôte tout ce qui ne fait pas partie
De moi.
C'est-à-dire tout.
Quant à mon âme,
Elle est dans tous ses états.
N'étant pas poêtes, vous ne pouvez sûrement pas vous imaginer
Quels transports s'emparent de temps en temps
De moi :
C'est un besoin vital,
C'est une exigence absolue,
Il faut que je parle
De moi.
Par écrit, bien sûr.
Je ne tiens pas de journal
Ni de blog
C'est bon pour les adolescentes prépubères.
Non, moi
J'écris de la poésie.
Sur moi.
Et sur internet.
J'ai plus de lecteurs qu'on croit
Ça prouve que ce que je dis est intéressant.
Voilà,
Pour aujourd'hui mon inspiration est tarie,
Je reviendrai demain
Lire vos commentaires
Et vous reparler
De moi.
:-)
"Que je serais égoïste de ne pas le partager avec vous."
Très drôle !
Très drôle !
moi entier
c'est fort rigolo, mais tu te trompes, ou alors tu ne veux voir que ce que tu veux voir, si tu crois que je veux parler de moi quand je fais un poème à propos du pronom je, de la possibilité / impossibilité de dire je. D'ailleurs, la suite interroge d'autres instances (si j'arrive à la finir pour la poster).
:-)
oh putain, tu te réponds à toi-même ; tu es plus que segmenté, là !
moi entier
"Quand j'aurai fini, je vous rendrai la parole
Vous pourrez alors vous exprimer
Pour dire ce que vous pensez
De moi."
Peut-on parler de toi à partir de nous ou faut-il partir (divorcer) de nous pour parler de toi à partir de toi... ô poète.. toi toi notre toi..
(Même pas mort de rire mais néanmoins hilare).
Vous pourrez alors vous exprimer
Pour dire ce que vous pensez
De moi."
Peut-on parler de toi à partir de nous ou faut-il partir (divorcer) de nous pour parler de toi à partir de toi... ô poète.. toi toi notre toi..
(Même pas mort de rire mais néanmoins hilare).
:-)
En fait, j'ai (mais motus) répondu à Rémy à partir de Rémy par égard pour Rémy.
moi entier
"C'est un sujet d'une grande universalité
Dans son individualité profonde,
Et d'une vastitude peu commune
Qu'on n'a jamais fini d'explorer."
C'est vrai qu'il existe deux manières assez éloignées de viser l'universalité : par enflure du moi ou dépassement de soi.
Dans son individualité profonde,
Et d'une vastitude peu commune
Qu'on n'a jamais fini d'explorer."
C'est vrai qu'il existe deux manières assez éloignées de viser l'universalité : par enflure du moi ou dépassement de soi.
moi entier
EXCELLENT Rémy :)) :)) :))
j'ai trop ri
ENCORE :))
j'ai trop ri
ENCORE :))
moi entier
"par enflure du moi ou dépassement de soi."
Joliiiiii :)) :)) :))
Mais pourquoi se contenter d'une seule option lorsqu'on peut avoir les deux :)) :)) :))
C'est juste une question de gestion :))
Joliiiiii :)) :)) :))
Mais pourquoi se contenter d'une seule option lorsqu'on peut avoir les deux :)) :)) :))
C'est juste une question de gestion :))
inaccessible tu
Inaccessible tu dos au mur face à face
Tu dédale de chemins jusqu’à je
Pensée d’un peu de vie étoile morte
Etendard hissé des combats perdus
Tu creuset du monde et ange déchu
Hypothèse sûre accueillant les mots
D’une autre bouche un jour devenant sienne
Tu survivant avec son peu de je
Cherchant son nom dans un court intervalle
Tu égaré hors du temps aperçu
Le premier visage donné au monde
Du plomb des mots faisant de l’or fondu
Se nourrissant du peu que je lui laisse
Tu cible ratée et flèche perdue
Familier inconnu, proche étranger
Miroir impossible, figure sue
Regard d’un regard cherchant son visage
Toile tissée retenant je captif
Etoffe dont je a fait son manteau
Petite voix intérieure qui hurle
Tu traversé par la foudre des mots
Tu revenant d’un éternel exil
Parole gelée d’un cœur incendié
Explorateur oublié des deux pôles
Suivant un chemin en ligne brisée
Nomade horizon cernant les confins
Innommable refuge du nommable
Oreille interne, origine, destin
Tu bouche tue qui commence et finit
Sur la langue les mots venant d’une autre langue
Tu dédale de chemins jusqu’à je
Pensée d’un peu de vie étoile morte
Etendard hissé des combats perdus
Tu creuset du monde et ange déchu
Hypothèse sûre accueillant les mots
D’une autre bouche un jour devenant sienne
Tu survivant avec son peu de je
Cherchant son nom dans un court intervalle
Tu égaré hors du temps aperçu
Le premier visage donné au monde
Du plomb des mots faisant de l’or fondu
Se nourrissant du peu que je lui laisse
Tu cible ratée et flèche perdue
Familier inconnu, proche étranger
Miroir impossible, figure sue
Regard d’un regard cherchant son visage
Toile tissée retenant je captif
Etoffe dont je a fait son manteau
Petite voix intérieure qui hurle
Tu traversé par la foudre des mots
Tu revenant d’un éternel exil
Parole gelée d’un cœur incendié
Explorateur oublié des deux pôles
Suivant un chemin en ligne brisée
Nomade horizon cernant les confins
Innommable refuge du nommable
Oreille interne, origine, destin
Tu bouche tue qui commence et finit
Sur la langue les mots venant d’une autre langue
:-)
Merci, c'était une délicate attention, je m'en réjouis et je me félicite qu'elle me soit attribuée.
Car c'est à ces petits détails qu'on reconnaît les sujets vraiment importants et les bons auteurs : ils concernent tout le monde et tout le monde se glisse dans leur peau. Je est tous les autres.
Car c'est à ces petits détails qu'on reconnaît les sujets vraiment importants et les bons auteurs : ils concernent tout le monde et tout le monde se glisse dans leur peau. Je est tous les autres.
inaccessible tu
Le dernier vers a l'air de vouloir dire que l'auteur avait l'intention de faire un truc original avec le langage, mais ça ne se produit pas... Et cette piste perdue, le texte ne veut pas dire grand-chose :-(
il et elle
Elle a des îles ? Il a des ailes.
En un clin d'oeil il est en elle.
Elle est débile ! Il est des belles
Ainsi sont elles, ainsi soit-il !
En un clin d'oeil il est en elle.
Elle est débile ! Il est des belles
Ainsi sont elles, ainsi soit-il !
il et elle
Bobby Lapointe à la dent dure !
inaccessible tu
Merci de ta lecture. Il est bien possible que le dernier vers soit meilleur que le reste ; par contre, c'est bien censé dire quelque chose (que le regard de l'autre nous donne une forme, qu'on parle avec les mots de l'autre, que pourtant on ne le touche jamais vraiment), mais il est possible que tu n'aies rien compris (par ta faute ou la mienne, ou les deux).
il et elle
par exemple, ça, c'est rigolo mais ça ne veut pas dire grand chose, à part une petite description factuelle ponctuelle qui ne dit rien autre qu'elle-même, qu'un instant, un jeu de mot (ce qui est déjà ça, mais seulement ça), un truc sans enjeu.
inaccessible tu
Après relecture, non, vraiment pas bien bon, ce texte-là. Trop phraseur. Les contradictions en 4 mots, ça va bien pour un koan, mais quand on les aligne en randonions, et de préférence en forçant le trait dans chacune, c'est lourdingue. Et puis pas la moindre évolution du début à la fin du texte : pas de préparation de quelque chose, pas d'acmé, pas de chute, pas de révélation, c'est en style de litanie mais pas assez hypnotique pour une litanie. Non non, pas réussi. Envoies-en plutôt d'autres.
il et elle
Ben si tu veux la grande différence, c'est que mon micropouem fait seulement 4 vers. Il explore un jeu de sons, on le lit vite, on rigole du sens distendu, et ça suffit bien. Le message, s'il y en a un, c'est de se dérider un brin.
Et puis c'est un contrepoint au tien, pas un reproche ni une démonstration.
Et puis c'est un contrepoint au tien, pas un reproche ni une démonstration.
inaccessible tu
je ne suis vraiment pas d'accord avec ton commentaire et ton niveau de lecture hyper superficiels
il et elle
mon oeil
il et elle
Certes. Il démontre surtout ta passion pour les gadgets formalistes (genre truc informatique qui clignote ou bouts-rimés ascétiques exempts de tout lyrisme) qui permettent au moins de faire écran au sens, à son éventuelle survenue. Seulement, il s'invite / s'infiltre partout, le salopiaud.
inaccessible tu
Sur la (piètre) qualité, l'absence de progression notamment, tu as peut-être raison, je le reconnais ; mais sur l’absence de sens (ou d'intention de sens), tu joues l’aveugle qui cherche à (se) convaincre qu’il voit clair, et c’est un peu saoulant à la longue.
Merci quand même pour cette re-lecture, deux fois c'est déjà beaucoup.
Merci quand même pour cette re-lecture, deux fois c'est déjà beaucoup.
je segmenté
J' aime beaucoup les cinq derniers vers! Merci julien)