pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mercredi 01 février 2017, 23:06 (il y a 2641 jours)

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Méditerranée

La femme allongée sur la plage bronze,
aucun mouvement, le soleil si fort, si haut,
pas un bruit, hormis le léger clapotis,
des vagues qui inlassablement se suivent.

Là, dans l'immensité, seule couchée sur le ventre,
ni vent, ni nuage, le temps semble définitivement arrêté,
un monde de douceur sur le sable trop fin,
la chevelure brille, humide sur sa peau.

C'est trop de bronzage, trop de soleil, trop de sel,
trop de silence, trop de vagues, trop d'azur,
trop de douceur, de sable et d'immobilité,
une épeire besogneuse tisse un suaire diaphane.

Fabrice Selingant
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pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par Chrys la liseuse @, jeudi 02 février 2017, 07:03 (il y a 2641 jours) @ le Rouge-gorge

On pense à Et Dieu créa la femme, aux mauresques de Lodève, enfin tout ce qui fait le sel de la vie pour les vacanciers de cette sucrée méditerrannée, et puis la chute est brutale, et me ramène à l'horreur vécue par les migrants.

In memoriam

pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par essim, jeudi 02 février 2017, 09:05 (il y a 2641 jours) @ Chrys la liseuse

Voilà.
Quoi que je me refuse à employer le terme migrants, que je récuse.

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par dh, jeudi 02 février 2017, 09:12 (il y a 2641 jours) @ essim

ah bon ? alors que faut il dire si on a pas le droit de dire migrants ?

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par essim, jeudi 02 février 2017, 09:50 (il y a 2641 jours) @ dh

retourne ta question.

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par essim, jeudi 02 février 2017, 10:15 (il y a 2641 jours) @ dh

"On" A tous les droits ! Y compris ceux de l'Homme, c'est dire.

Preuve en est "on" dit pour "on" expatrié(s), faisant partie de peuple(s).

"On" laisse aux autres migrant, ethnie(s), etc.

Du Paternalisme tient-"on".

Et je dis :
Paternalisme, second père du racisme.

pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par dh, jeudi 02 février 2017, 11:02 (il y a 2641 jours) @ essim

bon alors, que dis tu toi, pour "migrants" ? réfugies ?

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par dh, jeudi 02 février 2017, 11:03 (il y a 2641 jours) @ dh

ah ok > il faut dire "expatriés" !

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par essim, jeudi 02 février 2017, 11:25 (il y a 2641 jours) @ dh

Entends ce que tu veux.

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par essim, jeudi 02 février 2017, 11:08 (il y a 2641 jours) @ dh

Je dis réfugiés s'il s'agit de personnes victimes de guerres dans leur pays (patrie), ou de persécutés, comme Assange par exemple.

Là où ça se complique, c'est quand des gens fuient leur pays à cause des guerres, du chaos dans leur pays et se réfugient dans un pays qui participe - activement - aux guerres et à créer les conditions du chaos dans leur pays.
Je n'ai pas de mot...

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par dh, jeudi 02 février 2017, 14:15 (il y a 2641 jours) @ essim

un pays qui participe - activement - aux guerres et à créer les conditions du chaos dans leur pays.>>>


peux-tu développer ça. pas de liens à la con, merci.

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par essim, jeudi 02 février 2017, 14:19 (il y a 2641 jours) @ dh

Pas envie, merci à toi pour les liens "à la con".

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par dh, jeudi 02 février 2017, 14:39 (il y a 2641 jours) @ essim

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par essim, jeudi 02 février 2017, 14:48 (il y a 2641 jours) @ dh

de rien non plus.

Départ retour

par Agabardine, jeudi 02 février 2017, 18:09 (il y a 2641 jours) @ dh

Après un énième éloignement minute, le énième retour express.

Ô repos écourté...

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par Chrys la liseuse @, jeudi 02 février 2017, 16:30 (il y a 2641 jours) @ dh

ça s'appelle l'impérialisme, tout simplement

migrant

par essim, samedi 04 février 2017, 11:45 (il y a 2639 jours) @ dh

Finalement depuis j'ai changé d'avis.
S'il y a un terme à garder celui-ci est meilleur qu'"expatrié".
En plus il convient aux poètes.

Et je me joins à cet appel :


"Frères migrants" : la déclaration des poètes de Patrick Chamoiseau

http://la1ere.francetvinfo.fr/freres-migrants-declaration-poetes-patrick-chamoiseau-439401.html

pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par essim, jeudi 02 février 2017, 08:45 (il y a 2641 jours) @ le Rouge-gorge

J'ai saisi le poème à la réponse à mon prime commentaire.

Merci.

pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par essim, samedi 04 février 2017, 07:48 (il y a 2639 jours) @ essim

pour remercier le Babel de Claire voici Méditerranée poème de Fabrice Selingant

par Claire, jeudi 02 février 2017, 20:42 (il y a 2640 jours) @ le Rouge-gorge

il y a une force d'immobilité dans le poème : deux immobilités qui se font face, ou qui plutôt s'ignorent et coexistent, mais sont en compétition pour le même espace de représentation. Ce que symbolise l'épeire est pour moi aussi ambigu que l'araignée géante de Louise Bourgeois : présence menaçante mais aussi mère tisseuse, d'un voile, d'une toile. J'aime que la lecture d'un poème soit multiple, qu'il y ait une dynamique secrète entre les différentes images.

epeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 11:19 (il y a 2640 jours) @ Claire

Je me suis demandé ce qui faisait l'ambiguïté de ton araignée dans le poème, et je crois que c'est le choix de cette "épeire (diadème)", araignée des jardins, dont j'aimais les toiles parfaites ourlées de rosée quand j'étais petite. C'aurait été très différent si tu avais choisi la mygale.
L'épeire comme toutes les araignées paralyse ses proies et les suce, mais sa toile me fait aussi penser au réseau de navigation qui recouvre la Méditerranée depuis toujours, réseau de cultures et de significations, de commerce, de migrations bénéfiques ou tragiques. Et puis j'ai pensé à la question de la fileuse, du voile posé sur cette nudité un peu ostentatoire dans ton poème...tu sais ce qu'on dit des jeunes filles musulmanes (mais pas seulement elles), qui ont un choix entre le voile et le string, deux modèles de représentation féminine extrêmes.
La question du corps féminin, question éternelle aussi...

epeire

par le Rouge-gorge, vendredi 03 février 2017, 12:58 (il y a 2640 jours) @ Claire

Merci Claire, d'avoir pris le temps de peser chaque mot et d'avoir mis, ici, ce qui fait ta féminité, ton essence.

Merci d'avoir ainsi exposé, le sens précis que le corps a, que le textile a, que l'arachnide belle a.

Je suis bien d'accord que l'autre extrême n'est pas la nudité, mais bien le string, dans ce qu'il a d'ostentatoire. Mais chacun fait bien ce qu'il veut sans que cela ne m'affecte.

La nudité, celle qui est librement consentie, celle qui n'est pas exhibition, celle-ci n'est nullement provocatrice et me semble totalement respectable, ne me choquant en rien.

Fraternellement (et ce mot a du sens pour moi).
Fabrice

epeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 13:11 (il y a 2640 jours) @ le Rouge-gorge

Oui, j'entends bien, mais cette femme bronzant parlait un peu de cela, non ?
Ce que j'aime dans un poème c'est quand il peut être lu de plusieurs points de vue. Et ma réaction n'était pas une réaction de féministe mais une réflexion sur ton poème qui me semble rassembler trois imagos féminines : la Mer, la femme presque nue, l'araignée.

epeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 13:16 (il y a 2640 jours) @ Claire

et si j'y réfléchis aussi, le mien en appelait aussi à trois imago féminines : la tourterelle morte, la jeune fille nue, la femme qui pleure devant la guerre.

épeire

par le Rouge-gorge, vendredi 03 février 2017, 17:41 (il y a 2640 jours) @ Claire

Oui, cette femme vivante ou supposée-t-elle qui bronze, volontairement ou non, qui est sur cette plage, l'omniprésence du paysage. Les notions maternelles , de la matrice : mer, vague, plage, sel. La statique pesante, l'intrusion de l'épeire sur la peau et du suaire arachnéen.

Ta réaction de lectrice est féminine, et c'est en cela qu'elle m'interpelle. Elle serait féministe, elle serait aussi d'un grand intérêt. Elle m'apprend et me renvoie à ma représentation symbolique, personnelle et collective.

Oui la construction de ton texte lu, intégré, m'a renvoyé dans un espace où le temps n'avait pas la même importance (Une trop longue, trop ennuyeuse réunion administrative d'un Conseil d'Administration d'établissement scolaire pur voter la Dotation Horaire Globale, les heures par disciplines et par niveaux scolaires...) où inattentif à souhait, j'ai pu laisser mon esprit vagabonder, se perdre, se retrouver dans le souvenir de ton texte et de ce que j'en pouvais tirer, comme un renvoi de balle.

Oui, tu réfléchis bien, le tien évoquait déjà ces trois thématiques : la mort, la nudité féminine, la douleur irrépressible.

Merci pour tes commentaires.

Fabrice

épeire

par le Rouge-gorge, vendredi 03 février 2017, 17:42 (il y a 2640 jours) @ le Rouge-gorge

pour pas pur

épeire

par le Rouge-gorge, vendredi 03 février 2017, 21:06 (il y a 2639 jours) @ le Rouge-gorge

Conseil d'Administration d'établissement scolaire pur voter la Dotation Horaire Globale
Conseil d'Administration d'établissement scolaire pour voter la Dotation Horaire Globale

C'est évidemment un endroit idéal qui favorise la créativité... ;)[image]

épeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 21:53 (il y a 2639 jours) @ le Rouge-gorge

Je n'avais pas bien lu ton poème, j'avais zappé "suaire". Mais les mortes sur le sable ne sont pas nues, c'est ce qui m'avait égarée.

épeire

par le Rouge-gorge, vendredi 03 février 2017, 22:36 (il y a 2639 jours) @ Claire

Malheureusement, la mer dénude parfois les corps des migrants noyés ce fut notamment le cas d'une femme africaine sur une plage dont la photo sordide passa sur un site tunisien.

épeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 22:40 (il y a 2639 jours) @ le Rouge-gorge

Ok, le poème est assez simple à décoder alors. Désolée, je crois que je l'ai lu comme si c'était moi qui l'avais écrit.

épeire

par Claire, vendredi 03 février 2017, 22:54 (il y a 2639 jours) @ Claire

bon, encore désolée, c'est désobligeant dit ainsi.
Ce que je voulais dire c'est qu'il y a deux façons de pratiquer l'écriture, l'art, pour moi :
- tu as quelque chose à dire et tu cherches une forme pour l'exprimer
- tu pars à l'aveuglette et tu "lis"' ensuite ce que cela dit.

Il n'y a pas une bonne et une mauvaise façon, ce sont deux tempéraments différents.

épeire

par Le Rouge-gorge, samedi 04 février 2017, 05:03 (il y a 2639 jours) @ Claire

tu as parfaitement raison l'inconscient et le conscient, travaillent simultanément ensemble cousant un texte, faisant à la fois travail d'artisan et travail d'artiste, que l'intention soit initiale ou qu'elle se découvre par la force des choses.

Ni l'un des procédé ni l"autre n'a de valeur supérieure, c'est le texte qui commande.

D'autre part ce que tu as écrit dans tes précédents messages reste plein de sens, la lecture multiple d'un texte, le fait d'avoir à décoder, la clef qui est à rechercher, celle qui s'annonce comme fil du texte et vient ensuite l'ouvrir, fait qu'il s'agit bien d'un texte d'art et non d'un simple écrit banal.

il s'agit toujours du même travail d'orfèvrerie,ou la main est guidée et guide à son tour prenant des décisions surprenantes.

Fabrice

épeire

par Le Rouge-gorge, samedi 04 février 2017, 05:08 (il y a 2639 jours) @ Le Rouge-gorge

Depuis les jeux surréalistes nous savons bien que les deux pratiques coexistent en chacun de nous, hasard, faisant les choses et lecture postérieure, et volonté première se laissant dessaisir par le hasard; afin de magnifier. c'est ce qui permet les lectures. et l'acte créatif du lecteur.
Fraternellement.
fabrice