L'île disparue
Lorsque tu es partie, j’ai voulu me quitter. Introduire en moi toute la distance de l’oubli. Il fallait boire beaucoup. Noyer à grandes lampées les démons hypermnésiques. L’alcool, sauveur et assassin, cheminait dans mes veines et débusquait l’ennemi. Brûlures contre brûlures. Les démons luttaient, puis se repliaient. Ils se réfugiaient dans les marges de la conscience, installaient leur campement provisoire et planifiaient la contre attaque. Je percevais encore leurs palabres lointaines. Une ruche mourante, bientôt aphone.
Les pensées s’accordaient de nouveau au corps qui s’allégeait. La douleur se diluait jusqu’à rencontrer son spectre. Il la prenait par la main et tout deux s’éloignaient en emportant leurs traces vaporeuses. La drogue stupéfiait l’absence et, à son acmé, stimulait un optimisme artificiel. L’esprit s’en emparait avec l’avidité gloutonne qui signe une insupportable privation. Nul autre que mon âme désaltérée n’aurait souscrit au sourire qui se posait alors sur mes perceptions. Mais, dans ce nouvel univers, la caution d’autrui n’était plus requise. J’étais devenu le point de référence unique. Une île disparue des cartes maritimes. L’alpha et l’omega d’un alphabet autosuffisant.
Les pensées s’accordaient de nouveau au corps qui s’allégeait. La douleur se diluait jusqu’à rencontrer son spectre. Il la prenait par la main et tout deux s’éloignaient en emportant leurs traces vaporeuses. La drogue stupéfiait l’absence et, à son acmé, stimulait un optimisme artificiel. L’esprit s’en emparait avec l’avidité gloutonne qui signe une insupportable privation. Nul autre que mon âme désaltérée n’aurait souscrit au sourire qui se posait alors sur mes perceptions. Mais, dans ce nouvel univers, la caution d’autrui n’était plus requise. J’étais devenu le point de référence unique. Une île disparue des cartes maritimes. L’alpha et l’omega d’un alphabet autosuffisant.
L'île disparue
juste ce qui faut de maniérisme pour donner du charme
à l'impalpable
quelques phrases sonnent bien pour pouvoir s'y reconnaître, moi lecteur naïf
il n'est pas aisé d'évoquer ces états
ce serait une gageure de traduire cela autrement
une langue plus explicite sans être simpliste ni réducteur
que resterait-il si on déshabillait l'os ?
je pense à Eugène Guillevic l'antithèse de Pascal Quignard
j'aime bien les deux
ton texte me fait penser aux possibles de ces deux poètes
à l'impalpable
quelques phrases sonnent bien pour pouvoir s'y reconnaître, moi lecteur naïf
il n'est pas aisé d'évoquer ces états
ce serait une gageure de traduire cela autrement
une langue plus explicite sans être simpliste ni réducteur
que resterait-il si on déshabillait l'os ?
je pense à Eugène Guillevic l'antithèse de Pascal Quignard
j'aime bien les deux
ton texte me fait penser aux possibles de ces deux poètes
L'île disparue
Merci de tes attentions, Perispcope. Le temps n'est pas de l'argent. C'est l'or qu'on ne peut stocker.
L'île disparue
j'adhère complètement à ce que tu dis
L'île disparue
Rarement lu un texte aussi juste sur l'effet de l'alcool dans la perte de la joie, d'un amour.
L'île disparue
Merci Claire.
L'île disparue
Trop long à répondre à ce poème subtil, où la douleur indicible est à peine entravée par la consommation d'alcool, La porte fermée, le manque s'insinue sournoisement. Ce poème est terriblement beau, mais j'ai toujours eu une réserve avec l'évocation des dépendances, certainement un doute sur ma propre capacité si j'y mettais le doigt à en sortir. Dans le passé, les relations avec des amis dépendants ont souvent été gâchées par mon malaise. Mais je le répète, le texte est beau. Merci Écrire.
Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge
Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge