poème
« mais le plus souvent j’étais quand même une femme dans la forêt des histoires » ( Claire C. – 2005 )
une femme seule dans la forêt des histoires
pas nécessairement égarée mais juste éblouie peut-être
d’un rayon orangé qui passe entre les cimes
ou ivre comme cette femme en kimono
décrite par Bashô dans un de ses haïkus
les histoires qui se chevauchent l’une l’autre
comme les ombres des arbres qui s’étendent
assombrissant le sol maculé de boue et de feuilles
sol inégal et incertain face à la verticalité
des troncs férocités de fougères de buissons dégageant
odeurs d’urine et de chairs végétales
pétries des mains de l’air humide
dans un recel de brindilles cassantes et de fruits corrompus
dont on voudra faire du feu se nourrir
à l’abri d’antiques charpentes émergeant de la tourbe
cabanes inhabitées envahies par le vent et la pluie.
une femme seule dans la forêt des histoires
pas nécessairement égarée mais juste éblouie peut-être
d’un rayon orangé qui passe entre les cimes
ou ivre comme cette femme en kimono
décrite par Bashô dans un de ses haïkus
les histoires qui se chevauchent l’une l’autre
comme les ombres des arbres qui s’étendent
assombrissant le sol maculé de boue et de feuilles
sol inégal et incertain face à la verticalité
des troncs férocités de fougères de buissons dégageant
odeurs d’urine et de chairs végétales
pétries des mains de l’air humide
dans un recel de brindilles cassantes et de fruits corrompus
dont on voudra faire du feu se nourrir
à l’abri d’antiques charpentes émergeant de la tourbe
cabanes inhabitées envahies par le vent et la pluie.
poème
merci Denis pour ce poème, prolongement d'une phrase que j'avais oubliée, mais qui c'est vrai ouvre un champ imaginaire. J'aime beaucoup la puissance créatrice qu'il invoque, liée à la mort et à l'entropie.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ma série "Chemin de l'Ubac", qui en appelle aux même forces :
I
c’est comme si je revenais
à moi. ce demi visage rayé
cette mousse noire
les pentes qu’on dégringole presque sans bruit
un oeil ouvert
allongé dans les feuilles.
et la source même où nous avions trouvé une boisson commune
dont l’eau dépose un peu de rouille
sur les tiges proches
l’eau pourtant continue toujours
nimbant d’odeurs de vase
cette tête
ou n’est-ce qu’un rocher ?
peu importe, c’est là que je reviens
et seule cherche encore : la hutte au toit de plexiglas rayé
donnant sur le ciel bleu très haut
un homme vieux qui ne sort pas,
examine
à sa façon de fouisseur, de rat
de quelle façon rien ne se mélange
tout est toujours juxtaposé.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ma série "Chemin de l'Ubac", qui en appelle aux même forces :
I
c’est comme si je revenais
à moi. ce demi visage rayé
cette mousse noire
les pentes qu’on dégringole presque sans bruit
un oeil ouvert
allongé dans les feuilles.
et la source même où nous avions trouvé une boisson commune
dont l’eau dépose un peu de rouille
sur les tiges proches
l’eau pourtant continue toujours
nimbant d’odeurs de vase
cette tête
ou n’est-ce qu’un rocher ?
peu importe, c’est là que je reviens
et seule cherche encore : la hutte au toit de plexiglas rayé
donnant sur le ciel bleu très haut
un homme vieux qui ne sort pas,
examine
à sa façon de fouisseur, de rat
de quelle façon rien ne se mélange
tout est toujours juxtaposé.
poème
merci pour ce beau poème claire
"de quelle façon rien ne se mélange
tout est toujours juxtaposé."
ces deux vers me questionnent : d'un point vue spatial il y a juxtaposition. d'un point de vue temporel ça me semble plus flou, comme si le passé et le futur se mélangeaient sur la palette du présent comme des couleurs ; causes et conséquences ; yin et yang pour les taoïstes.
peut-on lire la série "chemin de l'ubac" sur le net, ou est-ce sur papier ?
"de quelle façon rien ne se mélange
tout est toujours juxtaposé."
ces deux vers me questionnent : d'un point vue spatial il y a juxtaposition. d'un point de vue temporel ça me semble plus flou, comme si le passé et le futur se mélangeaient sur la palette du présent comme des couleurs ; causes et conséquences ; yin et yang pour les taoïstes.
peut-on lire la série "chemin de l'ubac" sur le net, ou est-ce sur papier ?
poème
oui, peut-être j'aurais aussi pu dire le contraire : rien n'est juxtaposé, tout se mélange.
Je crois que je cherchais à exprimer une sensation particulière : l'importance du paradoxe, de ce qui semble incompatible et pourtant se présente à la conscience en même temps. La vie n'est pas faite seulement de nuances.
Le premier poème de la série est là :
chemin de l'Ubac
les autres sont dans les jours suivants (c'est vieux).
merci, et bonnes fêtes Denis.
Je crois que je cherchais à exprimer une sensation particulière : l'importance du paradoxe, de ce qui semble incompatible et pourtant se présente à la conscience en même temps. La vie n'est pas faite seulement de nuances.
Le premier poème de la série est là :
chemin de l'Ubac
les autres sont dans les jours suivants (c'est vieux).
merci, et bonnes fêtes Denis.
poème
bonnes fêtes à toi aussi claire !