le lieu désiré
Aux regards leur face verte. Si on y posait la main, brûlante, elle
Semblait vouloir la sensation sauvage et noire, d’être salie. Buée
Perspiration de l’arbre, le chant du houppier là-haut, peu de vent.
A l’est un chemin courbe longeait la lisière de ronces et d’herbes,
Mais à quoi bon le décrire, jouer le jeu du bois carré ? Il n’entrait
Rien par là le sentier agonisait très vite dans un fatras, un fouillis.
Tu rebroussais chemin un peu contrarié, et tu longeais la bordure.
Et à l’ouest et au sud, la forêt était une belle muraille appuyée sur
Le ciel. Mais poreuse, pénétrable, et on rejoignait une allée droite
Comme la raie des cheveux après le bain. Ta main sale, noircie et
Ta main propre dominante, tu les tenais bien serrées dans ton dos.
Tandis que tu avançais sous le couvert des arbres, soucieux de tes
Pas, des minces bouts de bois et des ronces, autres pièges naturels
Le temps était à l’orage, il n’y avait pas de lieu central, et pas de –
Joie - Tu marchais avec ce désir d’être toujours ailleurs, plus tard.
Tu avais déjà prévu de sortir de là, retourner à la maison des livres
Forets d’une autre forêt, percée, respirant. La forêt d’imaginations
De souvenirs, où l’air est frais et le sol ami - prend dans ses mains
Innombrables les pieds d’enfant du voyageur, et le transporte vers
Le lieu désiré.
et vous avez intérêt à trouver ça bien parce que je me suis drôlement fait chier pour l'écrire, en vers justifiés artisanaux, comptés à la main, dont la perfection n'apparaît qu'en times roman taille 12, donc ici ça ne fonctionne pas
:-(
....je crois que je vais abandonner cette technique et passer au vers justifié semi-automatique avec traitement de texte, ou même - qui sait ? - l'abandonner complètement.
le lieu désiré
Ca a l'air bon mais sans vers, en prose alors, là c'est difficile à lire.
le lieu désiré
bon, je vois que tu n'es pas convaincu par les vers justifiés...c'est fait pour être un peu difficile à lire, remarque.
le lieu désiré
J'ai aussi cette difficulté de lecture qui pour moi doit couler et non heurter. Ce texte est une prose (pour moi) pour lequel le cerveau s'est torturé de gymnastique afin de le remettre d'aplomb, dirais-je remettre le fleuve dans son lit.
le lieu désiré
Oui l'image colle bien.
le lieu désiré
Pour moi c'est une poésie en prose ton texte, dans le fond.
le lieu désiré
c'est intéressant parce que vos remarques tombent en plein dans tout ce que je vois échanger autour du vers justifié : cet entre-deux entre poésie et prose, vers et prose.
Le rôle du vers (le retour à la ligne) et ses liens ou son opposition avec la syntaxe, avec le sens, avec la musicalité de la phrase (cela produit une amusicalité particulière, cahotante, étrangère).
Je pourrais citer ici des pages entières, dont pas mal me laissent un peu perplexe, mais quand même très intéressée.
Le rôle du vers (le retour à la ligne) et ses liens ou son opposition avec la syntaxe, avec le sens, avec la musicalité de la phrase (cela produit une amusicalité particulière, cahotante, étrangère).
Je pourrais citer ici des pages entières, dont pas mal me laissent un peu perplexe, mais quand même très intéressée.
le lieu désiré : expérience
Le premier sentier entrait par le nord. Tous les troncs adressaient aux regards leur face verte. Si on y posait la main, brûlante, elle semblait vouloir la sensation sauvage et noire, d’être salie. Buée, perspiration de l’arbre, le chant du houppier là-haut, peu de vent.
A l’est un chemin courbe longeait la lisière de ronces et d’herbes, mais à quoi bon le décrire, jouer le jeu du bois carré ? Il n’entrait rien par là le sentier agonisait très vite dans un fatras, un fouillis. Tu rebroussais chemin un peu contrarié, et tu longeais la bordure.
Et à l’ouest et au sud, la forêt était une belle muraille appuyée sur le ciel. Mais poreuse, pénétrable, et on rejoignait une allée droite comme la raie des cheveux après le bain. Ta main sale, noircie et ta main propre dominante, tu les tenais bien serrées dans ton dos.
Tandis que tu avançais sous le couvert des arbres, soucieux de tes pas, des minces bouts de bois et des ronces, autres pièges naturels, le temps était à l’orage, il n’y avait pas de lieu central, et pas de - joie - Tu marchais avec ce désir d’être toujours ailleurs, plus tard.
Tu avais déjà prévu de sortir de là, retourner à la maison des livres, forets d’une autre forêt, percée, respirant. La forêt d’imaginations, de souvenirs, où l’air est frais et le sol ami - prend dans ses mains innombrables les pieds d’enfant du voyageur, et le transporte vers le lieu désiré.
(j'ai dû rajouter quelques virgules pour remplacer un simple retour à la ligne)
A l’est un chemin courbe longeait la lisière de ronces et d’herbes, mais à quoi bon le décrire, jouer le jeu du bois carré ? Il n’entrait rien par là le sentier agonisait très vite dans un fatras, un fouillis. Tu rebroussais chemin un peu contrarié, et tu longeais la bordure.
Et à l’ouest et au sud, la forêt était une belle muraille appuyée sur le ciel. Mais poreuse, pénétrable, et on rejoignait une allée droite comme la raie des cheveux après le bain. Ta main sale, noircie et ta main propre dominante, tu les tenais bien serrées dans ton dos.
Tandis que tu avançais sous le couvert des arbres, soucieux de tes pas, des minces bouts de bois et des ronces, autres pièges naturels, le temps était à l’orage, il n’y avait pas de lieu central, et pas de - joie - Tu marchais avec ce désir d’être toujours ailleurs, plus tard.
Tu avais déjà prévu de sortir de là, retourner à la maison des livres, forets d’une autre forêt, percée, respirant. La forêt d’imaginations, de souvenirs, où l’air est frais et le sol ami - prend dans ses mains innombrables les pieds d’enfant du voyageur, et le transporte vers le lieu désiré.
(j'ai dû rajouter quelques virgules pour remplacer un simple retour à la ligne)
le lieu désiré : expérience
Je préfère largement. Et je le trouve beau ton poème en prose, très, enchanté.
le lieu désiré : expérience
idem, puis cette aération permet d'apprécier la richesse de cette prose qui était occultée précédemment.
le lieu désiré : expérience
je ne suis pas surprise qu'il vous plaise plus, en même temps, c'est intéressant d'aller un peu du côté des recherches formelles, sentir des choses différentes, plus énigmatiques.
Je suis en train de rassembler un recueil qui s'appellera(it) "maison et arbres", et il me manque des poèmes "arbres". "Palais, arbres" en fera(it) partie aussi.
Je suis en train de rassembler un recueil qui s'appellera(it) "maison et arbres", et il me manque des poèmes "arbres". "Palais, arbres" en fera(it) partie aussi.
le lieu désiré : expérience
j'aime cette balade...
"Tu marchais avec ce désir d’être toujours ailleurs, plus tard."
la description qui cherche une précision
alors que le promeneur n'a pas de centre
je pense aux descriptions de Julien Gracq, grand écrivain, prof de géo
le paysage est ici acteur mais ne faisant rien
une empathie pour ces textes où pas grand chose se passe apparemment
quant aux vers justifiés : satisfaction de l'œil, la graphie à son tout devient paysage, harmonie, équilibre. L'effort n'est pas vain, (calligrammes d'Apollinaire dont 2108 est l'anniversaire de sa mort)
ton titre aussi : "lieu désiré" ; justement un endroit impossible, incernable, jamais en arrêt
"Tu marchais avec ce désir d’être toujours ailleurs, plus tard."
la description qui cherche une précision
alors que le promeneur n'a pas de centre
je pense aux descriptions de Julien Gracq, grand écrivain, prof de géo
le paysage est ici acteur mais ne faisant rien
une empathie pour ces textes où pas grand chose se passe apparemment
quant aux vers justifiés : satisfaction de l'œil, la graphie à son tout devient paysage, harmonie, équilibre. L'effort n'est pas vain, (calligrammes d'Apollinaire dont 2108 est l'anniversaire de sa mort)
ton titre aussi : "lieu désiré" ; justement un endroit impossible, incernable, jamais en arrêt