Au fil de la vie
On l’a posée là, Jo, dans le Motel.
Est-ce son arrivée ou son départ,
Ici, dans une chambre accidentelle ?
Jo, jamais là où elle est, désempare.
Sous la fenêtre, l’auto et ses phares,
Puis le désert. Ses valises debout,
Jo demeure assise sur le lit mou.
« Je suis ta femme ! » elle crie au désert,
Descendue dans ce Motel. Sur le coup,
A son coeur, frappe brutal, un tonnerre !...
Des répétitions d’acteurs sans fin durent.
Nul soleil n’en détournera le cours.
Frotté de paroles, le corps suppure,
S’abîme. Le minime contre-jour,
De l’acteur, est le mur qu’il savoure.
Il répète jusqu’à plus rien, l’oubli.
Que ce Rien devienne enfin son cri.
L’acteur, à cette pâleur, s’abandonne.
Et quand dehors, il sort et voit la vie,
Le ciel, les astres, tout en lui frisonne.
La fête est ailleurs. Dans les champs fleuris,
Nous avons pique-niqué. L’auto neuve,
Brillante, éclaire l’enfant attendri.
Deux jeunes gens, que la vodka abreuve,
Par terre, discutent fort de main d’œuvre.
Seuls, les vieux et l’enfant sont attentifs
Au bruit lointain. Des étalons chétifs
Broutent au bord du massif géorgien.
C’est la fête, au monastère plaintif.
Dans la brise, monte un chant grégorien.
Est-ce son arrivée ou son départ,
Ici, dans une chambre accidentelle ?
Jo, jamais là où elle est, désempare.
Sous la fenêtre, l’auto et ses phares,
Puis le désert. Ses valises debout,
Jo demeure assise sur le lit mou.
« Je suis ta femme ! » elle crie au désert,
Descendue dans ce Motel. Sur le coup,
A son coeur, frappe brutal, un tonnerre !...
Des répétitions d’acteurs sans fin durent.
Nul soleil n’en détournera le cours.
Frotté de paroles, le corps suppure,
S’abîme. Le minime contre-jour,
De l’acteur, est le mur qu’il savoure.
Il répète jusqu’à plus rien, l’oubli.
Que ce Rien devienne enfin son cri.
L’acteur, à cette pâleur, s’abandonne.
Et quand dehors, il sort et voit la vie,
Le ciel, les astres, tout en lui frisonne.
La fête est ailleurs. Dans les champs fleuris,
Nous avons pique-niqué. L’auto neuve,
Brillante, éclaire l’enfant attendri.
Deux jeunes gens, que la vodka abreuve,
Par terre, discutent fort de main d’œuvre.
Seuls, les vieux et l’enfant sont attentifs
Au bruit lointain. Des étalons chétifs
Broutent au bord du massif géorgien.
C’est la fête, au monastère plaintif.
Dans la brise, monte un chant grégorien.
Au fil de la vie
j'aime bien les trois, surtout le premier, qui me rappelle des ambiances à la raymond carver ou la wim wender, en toute subjectivité bien sûr.
Au fil de la vie
Là c'est du trois étoiles par contre. Bravo.
Au fil de la vie
je ne serais pas aussi enthousiaste. seul le premier est vraiment bien.
le 2ème est un peu fade et insignifiant. sitôt lu, sitôt oublié.
dans la troisième la rime georgien grégorien ne cadre pas avec le reste , dommage.
le 2ème est un peu fade et insignifiant. sitôt lu, sitôt oublié.
dans la troisième la rime georgien grégorien ne cadre pas avec le reste , dommage.
Au fil de la vie
Le premier est une réussite au niveau sonorité et imaginaire, et haut en couleur.
Je trouve le second contenu dans l'émotion, fin, émouvant, peut-être car il parle le plus à mon propre intime.
Le troisième est peut-être un peu plus faible, mais je l'apprécie avec les contrastes.
La partie la moins bonne selon moi :
"Seuls, les vieux et l’enfant sont attentifs
Au bruit lointain. Des étalons chétifs
Broutent au bord du massif géorgien.
C’est la fête, au monastère plaintif."
Je trouve le second contenu dans l'émotion, fin, émouvant, peut-être car il parle le plus à mon propre intime.
Le troisième est peut-être un peu plus faible, mais je l'apprécie avec les contrastes.
La partie la moins bonne selon moi :
"Seuls, les vieux et l’enfant sont attentifs
Au bruit lointain. Des étalons chétifs
Broutent au bord du massif géorgien.
C’est la fête, au monastère plaintif."
Au fil de la vie
oui, dans le dernier on sent que la rime passe avant le sens.
en fait les 4 derniers vers sont ratés et hors de propos avec le début.
en fait les 4 derniers vers sont ratés et hors de propos avec le début.
Au fil de la vie
je pense que le problème de periscope, dans tout ce que j'ai lu de lui ici, c'est qu'il se refuse, pour des raisons morales ou philo-psychologiques, à partir de sa propre expérience.
il se sert toujours de l'expérience d'un autre comme point de départ et comme paravent, peut-être pour se protéger... or le résultat est souvent fade, faible et insignifiant, comme un travail de seconde main, en somme.
on écrit bien que sur ce qu'on connait bien, d'où la nécessité de partir d'un point de vue subjectif, sous peine d'aboutir à une vision machinique et mutilée de l'humain.
il se sert toujours de l'expérience d'un autre comme point de départ et comme paravent, peut-être pour se protéger... or le résultat est souvent fade, faible et insignifiant, comme un travail de seconde main, en somme.
on écrit bien que sur ce qu'on connait bien, d'où la nécessité de partir d'un point de vue subjectif, sous peine d'aboutir à une vision machinique et mutilée de l'humain.
Au fil de la vie
Et pourtant il manie fort bien le verbe, alors on se dit quel dommage, parfois.
Oui, tu as sans doute raison, en partie, mais cette suite montre que non (ou bien au contraire, si on se réfère au titre). Et puis il a proposé d'autres bons textes ici par ailleurs.
Oui, tu as sans doute raison, en partie, mais cette suite montre que non (ou bien au contraire, si on se réfère au titre). Et puis il a proposé d'autres bons textes ici par ailleurs.
Au fil de la vie
Si j'écris beaucoup à la troisième personne, cela est toujours moi
j'aime créer une distance pour exprimer la subjectivité
Le premier texte est un tableau de Hooper, le troisième une photo de Bresson
le deuxième une tranche de vie de l'acteur
merci beaucoup pour vos remarques
j'aime créer une distance pour exprimer la subjectivité
Le premier texte est un tableau de Hooper, le troisième une photo de Bresson
le deuxième une tranche de vie de l'acteur
merci beaucoup pour vos remarques
Au fil de la vie
Les raisons pour lesquelles tu trouves les textes de Périscope « fades, faibles et insignifiants » sont exactement celles pour lesquelles je les trouve forts et signifiants.
Sans l’avoir choisi, faute d’inspiration, je m’éloigne d’une certaine forme de poésie où on se palpe l’âme, où l’on arpente des territoires imaginaires un peu autistiques.
Alors peut-être on rejoint le chemin de la prose, en apportant le meilleur de la poésie : distorsions, suspension du temps, vision ; mais en s’ouvrant plus à l’altérité, au monde réel, en s’éloignant de soi.
( je réponds à la fois à ce que tu dis de Périscope et à tes remarques sur le peu de « poésie » - ou ce que tu considères comme telle - en ce moment sur le forum.)
Sans l’avoir choisi, faute d’inspiration, je m’éloigne d’une certaine forme de poésie où on se palpe l’âme, où l’on arpente des territoires imaginaires un peu autistiques.
Alors peut-être on rejoint le chemin de la prose, en apportant le meilleur de la poésie : distorsions, suspension du temps, vision ; mais en s’ouvrant plus à l’altérité, au monde réel, en s’éloignant de soi.
( je réponds à la fois à ce que tu dis de Périscope et à tes remarques sur le peu de « poésie » - ou ce que tu considères comme telle - en ce moment sur le forum.)
Au fil de la vie
je n’aime pas finalement ce que je viens d’écrire. La poésie, l’écriture, il n’y a pas une voie préférable aux autres. Il y a ce qui vous met en mouvement.
Au fil de la vie
Oui, c'est pas si mal.
Au fil de la vie
as tu fait des textes sur des photos d'anonymes
Au fil de la vie
Ce qui est jeté dans le lavabo ne peut plus se récupérer
Au fil de la vie
on voit bien que tu ne portes pas de bagues et que tu n'es pas plombier :)
je suis une spécialiste des siphons...
je suis une spécialiste des siphons...
Au fil de la vie
oui, comme exercices pour un atelier d'écriture, c'est très bien.