RILKE
il faudra que je le relise.
en ce moment c'est gracq : en lisant en écrivant.
en ce moment c'est gracq : en lisant en écrivant.
RILKE
"Les grandes villes ne pensent qu'à elles-mêmes
Et entraînent tout dans leur hâte dévorante ;
Elles brisent la vie des bêtes comme du bois mort
Et consument des peuples entiers dans leur tourment."
Et entraînent tout dans leur hâte dévorante ;
Elles brisent la vie des bêtes comme du bois mort
Et consument des peuples entiers dans leur tourment."
RILKE
J'aime beaucoup Julien Gracq
Malheureusement il n'est plus beaucoup lu
sa pensée est fine, nuancée
quant au vocabulaire !!
Malheureusement il n'est plus beaucoup lu
sa pensée est fine, nuancée
quant au vocabulaire !!
RILKE
Nietzsche : « Quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi. »
RILKE
tiens, caterine ausssi avait cité cette phrase. c'est dans quel livre de nietzsche ?
RILKE
Je ne sais pas, je suis tombée dessus par hasard. La phrase semble sombre et menaçante, mais elle peut aussi être comprise à la lumière du poème de Rilke.
Belle voix dont la sensualité et la douceur donne tout son poids à une forme d’attente...et la musique autour m’a semblé construire une voûte obscure et chaude, d’où s'écoule le temps.
Belle voix dont la sensualité et la douceur donne tout son poids à une forme d’attente...et la musique autour m’a semblé construire une voûte obscure et chaude, d’où s'écoule le temps.
RILKE
Tiens, à la fin du livre d’Annie Ernaux que je viens de terminer (« Mémoire de fille ») j’ai trouvé une autre phrase de Nietzsche : « Nous avons l’Art pour ne point mourir de la vérité » .
RILKE
j'ai bien aimé "la femme gelée" et "les années" , de ernaux. ça peut paraître surprenant , mais parfois ça m'a fait penser à houellebecq, peut-être l'ambition socio-naturaliste des deux auteurs, comme un grain verdâtre de la pellicule, particulièrement dans le récits des années 60, comme tourné en caméra super 8, avec souvent l'obsession sexuelle, la frustration, le côté un peu glauque.
un article sur "mémoire de fille" :
https://laboucheaoreilles.wordpress.com/2018/06/06/memoire-de-fille-dannie-ernaux/
un article sur "mémoire de fille" :
https://laboucheaoreilles.wordpress.com/2018/06/06/memoire-de-fille-dannie-ernaux/
RILKE
merci, j'ai lu le commentaire. Il est beaucoup plus simpliste que ne l'est le livre.
Annie Ernaux n'a pas eu affaire à des gens ignobles, elle a eu affaire au mal ordinaire, celui dont nous sommes tous capables, que nous rencontrons tous à un moment de notre vie, que malheureusement nous avons tous pratiqué, et elle analyse avec une finesse extraordinaire de quelle manière elle y répond en tant que "victime" (corps et âme). Elle a affaire au machisme des jeunes mecs, à la rivalité féminine, au côté monstrueux et désirable du "groupe", à sa propre prétention, à son propre aveuglement, à sa quête d'identité, à la folie de l'état amoureux, avec sa dimension de soumission (et je ne parle pas seulement des femmes, l'état amoureux porte en lui un rêve éperdu de soumission, dans les deux sexes).
Ça m'a fait - comme souvent les livres d'Annie Ernaux - un effet très fort, parce qu'on sent que c'est de cette manière qu'il faut écrire : comme un chercheur maniaque d'une réalité cachée, sans aucun égard pour soi-même, au-delà de tout narcissisme.
Bien plus fort que Marguerite Duras qui, elle, est toujours un peu narcissique.
Annie Ernaux n'a pas eu affaire à des gens ignobles, elle a eu affaire au mal ordinaire, celui dont nous sommes tous capables, que nous rencontrons tous à un moment de notre vie, que malheureusement nous avons tous pratiqué, et elle analyse avec une finesse extraordinaire de quelle manière elle y répond en tant que "victime" (corps et âme). Elle a affaire au machisme des jeunes mecs, à la rivalité féminine, au côté monstrueux et désirable du "groupe", à sa propre prétention, à son propre aveuglement, à sa quête d'identité, à la folie de l'état amoureux, avec sa dimension de soumission (et je ne parle pas seulement des femmes, l'état amoureux porte en lui un rêve éperdu de soumission, dans les deux sexes).
Ça m'a fait - comme souvent les livres d'Annie Ernaux - un effet très fort, parce qu'on sent que c'est de cette manière qu'il faut écrire : comme un chercheur maniaque d'une réalité cachée, sans aucun égard pour soi-même, au-delà de tout narcissisme.
Bien plus fort que Marguerite Duras qui, elle, est toujours un peu narcissique.
RILKE
Oui, Houellebecq dit cela aussi dans l'interview de 1994 que tu nous avais fait écouter, très belle : on ne peut pas dire la vérité au monde et s'épargner soi-même.
RILKE
j'oubliais, elle a aussi affaire, et d'abord à l'intérieur d'elle-même à la question de la domination sociale.
RILKE
Bien plus fort que Marguerite Duras >>>
pas mon avis.
je sais que je RE-lirai des livres de duras qui m'ont plu.
ernaux non.
RILKE
il est vrai que le style de Duras est poétique, et non celui d'Ernaux.
RILKE
la citation : "Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous"