duo
1
Petit-désir est derrière nous
blotti contre le dos aveugle
un visage de faune enfoui
dans l’encoignure de l’épaule
les yeux clos, respirant
au ras du muscle trapèze.
Petit-désir appuie sa bouche
contre la peau et l’os sous-jacent
serre ses bras autour de la poitrine
gêne – si peu – la respiration.
parfois on prend dans nos mains ses mains
aux ongles fendillés, et froids
mais c’est notre désir
– c’est nous –
nos mains ne tiennent rien du tout….
Tout est imaginaire et postérieur, éternel.
Petit-désir chante un air
qui vous prend la tête.
2
Petite-désire dort loin
ou peut-être elle a perdu la vie
elle court en dormant dans des territoires
où elle est seule ses mains rament dans l’air
ses cheveux font une toile
devant ses yeux fermés.
elle fait exactement ce qu’elle veut sa voix est fine
elle a tué cruellement un escargot, un jour où elle était
envahie par le mystère sexuel.
quand elle n’est pas seule elle est soumise
elle ne court que dans ces territoires.
3
lui et elle
l’imbriqué et l’exilée, leur duo
un jet d’eau dans leur bassin
leur donne ce qu’ils boivent
et ce qui les baigne.
ils dorment ou parlent
dans la bizarre chute du jour
l’eau ne peux tarir
ne cessera ni de se dresser
ni de refléter le ciel.
verticale
au-dessus de leur union horizontale
là où ils flottent toujours.
Petit-désir est derrière nous
blotti contre le dos aveugle
un visage de faune enfoui
dans l’encoignure de l’épaule
les yeux clos, respirant
au ras du muscle trapèze.
Petit-désir appuie sa bouche
contre la peau et l’os sous-jacent
serre ses bras autour de la poitrine
gêne – si peu – la respiration.
parfois on prend dans nos mains ses mains
aux ongles fendillés, et froids
mais c’est notre désir
– c’est nous –
nos mains ne tiennent rien du tout….
Tout est imaginaire et postérieur, éternel.
Petit-désir chante un air
qui vous prend la tête.
2
Petite-désire dort loin
ou peut-être elle a perdu la vie
elle court en dormant dans des territoires
où elle est seule ses mains rament dans l’air
ses cheveux font une toile
devant ses yeux fermés.
elle fait exactement ce qu’elle veut sa voix est fine
elle a tué cruellement un escargot, un jour où elle était
envahie par le mystère sexuel.
quand elle n’est pas seule elle est soumise
elle ne court que dans ces territoires.
3
lui et elle
l’imbriqué et l’exilée, leur duo
un jet d’eau dans leur bassin
leur donne ce qu’ils boivent
et ce qui les baigne.
ils dorment ou parlent
dans la bizarre chute du jour
l’eau ne peux tarir
ne cessera ni de se dresser
ni de refléter le ciel.
verticale
au-dessus de leur union horizontale
là où ils flottent toujours.
duo
j'aime beaucoup ce duo
avoir personnalisé le désir est une idée excellente
une gageure bien sûr
cela poétise un concept
par contre je n'y ai pas vu le manque, qui doit être présent pour stimuler
le désir
évidement le manque manque, partout pourtant par son absence il est présent
c'est un poème éminemment "charmant" sur un sujet souvent cruel
mais le désir a la cruauté du charme
avoir personnalisé le désir est une idée excellente
une gageure bien sûr
cela poétise un concept
par contre je n'y ai pas vu le manque, qui doit être présent pour stimuler
le désir
évidement le manque manque, partout pourtant par son absence il est présent
c'est un poème éminemment "charmant" sur un sujet souvent cruel
mais le désir a la cruauté du charme
duo
en fait il y a trois scènes. La dernière, d’où le manque est absent peut être vue comme un lieu mythique et éternel, le « lieu désiré », ou le paradis.
duo
Ce poème musical m'entraîne facilement, mais j'ai du mal à apprécier cette exploration du territoire intime. Pudeur ? Manque de sensibilité ?
Ou bien je me raccroche à des souvenirs réels:
"Petit-désir est derrière nous
blotti contre le dos aveugle"
c'est un petit enfant qu'on porte sur son dos et qui s'accroche, mais il tourne la tête de côté pour voir
"ses cheveux font une toile
devant ses yeux fermés."
je l'ai fait, enfant, quand nous partions en vacances en auto -longs, trop longs trajets, pour tenter d'échapper à la bruyante proximité de mes 6 frères et soeurs.
Ou bien je réagis de façon bêtement positiviste: l'eau du bassin sans cesse remuée-brouillée-troublée par la chute de l'eau du jet (et c'est la même qui tourne) ne peut pas refléter le ciel.
D'où ce ressenti final d'une construction artificielle pour décrire ce qui ne l'est cependant pas. Dommage !
Ou bien je me raccroche à des souvenirs réels:
"Petit-désir est derrière nous
blotti contre le dos aveugle"
c'est un petit enfant qu'on porte sur son dos et qui s'accroche, mais il tourne la tête de côté pour voir
"ses cheveux font une toile
devant ses yeux fermés."
je l'ai fait, enfant, quand nous partions en vacances en auto -longs, trop longs trajets, pour tenter d'échapper à la bruyante proximité de mes 6 frères et soeurs.
Ou bien je réagis de façon bêtement positiviste: l'eau du bassin sans cesse remuée-brouillée-troublée par la chute de l'eau du jet (et c'est la même qui tourne) ne peut pas refléter le ciel.
D'où ce ressenti final d'une construction artificielle pour décrire ce qui ne l'est cependant pas. Dommage !
duo
À la lecture des commentaires je ne l’avais pas du tout vu comme ça : mea... c’est pas mal du tout peut-être, un peu angoissant quand même ; je ne sais pas quoi dire d’autre
duo
tu as l'œil, merci ! j'essaie toujours de faire attention à ce genre de détail, la poésie c'est aussi la rigueur de l'image.
du coup j'ai modifié la dernière strophe :
3
lui et elle
l’imbriqué et l’exilée, leur duo
un jet d’eau dans leur bassin
leur donne ce qu’ils boivent
ce qui les baigne.
ils dorment ou murmurent
dans la bizarre chute du jour.
l’eau ne peux tarir
ne cessera ni de jaillir
ni d'élargir ses cercles concentriques
verticale et dressée
sur leur union horizontale
là
où ils flottent toujours.
c'est un poème qui s'amuse à donner une silhouette à des états, qui cherche la paix. Rien de personnel.
du coup j'ai modifié la dernière strophe :
3
lui et elle
l’imbriqué et l’exilée, leur duo
un jet d’eau dans leur bassin
leur donne ce qu’ils boivent
ce qui les baigne.
ils dorment ou murmurent
dans la bizarre chute du jour.
l’eau ne peux tarir
ne cessera ni de jaillir
ni d'élargir ses cercles concentriques
verticale et dressée
sur leur union horizontale
là
où ils flottent toujours.
c'est un poème qui s'amuse à donner une silhouette à des états, qui cherche la paix. Rien de personnel.