Un texte de rap

par 411, jeudi 10 juillet 2014, 09:31 (il y a 3579 jours)

J'débarque dans l'rap game
pour plus jamais y retourner
j'débarque avec mes guêtres sales
avec un flow de détraqué

j'écris la vie j'écris l'époque
comme on cri sans équivoque
et oui ça vient du ventre
et oui ça pue l'fenec

ça dégage les trous du culs
ça cultive et puis ça tue
comme un air de déjà-vu
comme un relent d'absolu

et si j'insulte
c'est juste pour en jouir
après
j'exulte
exprès
à l'idée de vous éch
happer

j'écris avec la gueule qui foire des histoires d'gloires passées
d'écartelés d'aristo d'caniveau d'vauriens d'assistés exemplaires

je parle de tous ceux là
qui ne savent pas plaire
et qui n'ont pas l'pouvoir
ou ne savent pas s'en servir

qui sont en pleine misère comme à l'école des baffes
qui s'inventent la rage dès leur plus jeune âge
ont la lèvre retroussée comme un chien qui bave
la tendresse a ses raisons que le béton ne connait pas

et d'un quotiden creux j'déballe des ciroses à tout va
vieille femme qui fouille dans l'cendrier pour y chercher de quoi s'tuer
de quoi s'occuper les bronches j'parle
de la tronche

du mec
qui voit
en bleu
des yeux
rieurs
des fous
furieux
d'la p'tite fille qui rêve de bouffer ses parent avec les yeux


j'parle de rien j'pars de l'extrême
de la crême de la crême de la crême du désaxé
du bon cassos cassé qui rêve et qui encaisse
comme un zola'luciné vomissant toute sagesse

j'déoupe l'ivresse comme un Céline branleur
comme un balzac en baggie
j'écris ma human comédy
mon trip au bout de l'ennui
mon germinal adolescent

les confessions d'un siècl' d'enfants
rêvant d'une vérité cachée
et de ces kidnappeurs d'histoire
qui réfut'raient le soleil

essais d'faf mamam FN fracture ouverte infâmie nette d'impot
une armée droguée au popo
qui ne demande qu'à prendre des tartes

et qui s'enferment dans le je
jusqu'à ne plus savoir quoi faire
jusqu'à partir à la guerre
pour y trouver quelques repères

jusqu'à crever pour une cause
qu'ils ne connaissent pas
on ne guérit pas le monde ma gueule
avec la haine raciale

alors quoi? la dissidence tu dis? révolution révolution?
laisse-moi rigoler doucement
on ne pense pas librement quand on suit aveuglément

la vérité en ce moment
est une arme de destruction
massive
voilà pouquoi
j'm'insurge
aussi bien contre l'état
que face aux insurgés

la france ma gueule en ce moment
c'est pas un jeu
le rap n'est pas un jeu
crier n'est pas un jeu
la vérité n'est pas un jeu
la conscience n'est pas une parodie d'révolte
et c'est pas parce qu'on ose dire je
qu'on a quelque chose à dire ensuite

alors rallume ta télé
c'est pas plus con qu'internet
va vivre avec des poules
et renie toute conscience

vivre caché aujourd'hui
c'est ça la dissidence

Un roi sans divertissement.s

par 411, jeudi 10 juillet 2014, 09:42 (il y a 3579 jours) @ 411

Bonjour yéyés.

Ces textes je vais les poser sur des instru, avec un pote à moi. Je suis très exité.

Ce texte en particulier, "Un roi sans divertissement", je l'aiécrit à partir de l'exemple de Dorian Rossini, un faux beau gosse qui s'est fait connaître en se foutant à poil dans une émission. Comme tout le monde.
Le truc, c'est que j'ai ensuite visionné ce docummentaire

www.youtube.com/watch?v=bb2slGDbixQ

L'évangile selon Dorian Rossini. Un documentaire filmé de manière très pudique, pour une fois, sans comentaires et, je pense, sans trop de parti pris. Et ici, on finit par se rendre compte que la célébrité est devenue, chez ce garçon, une sorte de psychose. On se rend compte que cette quête d'attention dépasse les limites du raisonnable. Et moi je vois un Jésus sans apôtres.


*

UN ROI SANS DIVERTISEMENTS

paraît qu'je suis dieu paraît aussi qu'je ments
que j'm'endors seul à deux et que mes parents ont failli

moi c'est la gloire que j'veux
sortir débrailler dans la rue
brancher des inconnues
pour me connaître un peu mieux

chuis different tout l'monde le dit tout l'monde essaie
ainsi de brûler haut de sacrifier sa vie
à la culture de l'autel à l'autel de l'importance
et d'être partagé
entre l'amour et l'ingérance

entre la joie et le divorce
entre le gosse et l'entreprise
entre la baise et l'oreiller
l'ailleurs et la carrière
la fête et l'agonie
les filet protecteurs
les parents terre-à-terre
et la magie des noyés (oyé oyé oé)


"moi chuis toujours en partance
vers une autre naissance
quand je sens soudain l'essence
d'une soirée à briller
j'veux brûler vif et bien
j'veux m'abriter sous l'temps
et m'éclater souvent
pour pas oublier qu'j'ai 20 ans"


c'est toujours la même chanson d'amour de merde
qui passe à la radio quand j'pense à la télé
à 6 ans ans c'était l'loft et
j'étais déjà love d'eux
quand le loft deux
arriva avec de nouvelles têtes
de nouvelles stars et le même concept
et le même éclat
et ça vivait là
d'vant des milliers d'français

pendant qu'moi
j'me cachais pour pleurer


mais à présent qu'chuis suis dieu chuis pas trop sûr d'aller mieux
j'ai plus trop la tête à moi j'ai du monde à éclairer
j'ai des enfants à sauver un soleil à faire tourner
par ma présence mystique
et mes lunettes fumées

j'ai des milliards de bras tendus
cherchant à m'entourer
car si l'homme à b'soin d'un dieu
le père attend sa délurée
son rire son ventre son ange son tout
un petit coin de peau à carresser beaucoup
et du plus haut des cieux dans son céleste bunker
dans l'immensité dieu rêve d'une greffe de coeur dieu
n'a d'yeux qu'pour les pêcheur
rêve de bling bling de signer de cheques de frime d'estime de soi
de swag et de carck de claques et de terre
de sentir le flux du sang dans ses artères
et ne trouvant sa place
dans l'espace infini notre père lui aussi cherche son père
dieu
est un héros bien solitaire

Un roi sans divertissement.s

par Oklmp @, lundi 23 mars 2015, 22:00 (il y a 3322 jours) @ 411

Je veut reprendre ton texte j

Un texte de rap

par dh, jeudi 10 juillet 2014, 10:17 (il y a 3579 jours) @ 411

oué pas mal.quelques truismes quelques lieux communs, quelques facilités malgré tout. mais ça tient debout. un truc que je remarque sur le rap, c'est que c'est beaucoup de méta discours : on ne parle pas directement, on ne raconte pas directement, c'est plus un discours qui s'examine lui-même et parle de lui même, bizarrement, un peu comme dans une certaine poésie contemporaine très élitiste.