Formulation épistolaire - essai

par kelig, lundi 05 octobre 2015, 15:32 (il y a 3134 jours)

Avant de mourir, je voudrais réussir à formuler ce que je crois. Je veux dire on peut mourir un jour ou l'autre et on finit de toutes façons par mourir un jour. Je ne suis pas pressé, je suis patient. Ce que je crois n'est pas ce que je sais, je vis sans certitudes de ce que j'avance, mais c'est tout comme ce que je pense, en aparté avec moi-même, c'est le fil que je suis, ce fil m'est venu au fil du temps et de la vie, avec ses cassures, avec ses brisures, ses expériences, tissé avec des faits, des moments heureux et des défaites, comme un patchwork improbable aux tissus multiples. Aussi ce n'est pas la vérité, juste ce qu'il me semble être ce qui me paraît vrai, intimement.

Je distingue la condition humaine, où chacun vit puis meurt, et ce qui est fait de cette condition.
Je dis ce qui est fait, non pas ce que nous faisons, car cela me paraît plus exact.
Certains, ici-bas, ne font plus ou moins que subir, tandis que d'autres étant, à l'inverse, plus ou moins selon le rang de pouvoir qu'ils occupent, aux manettes des décisions qui concernent la vie de chaque individu directement.
Parmi ces derniers, je me demande à quel degré selon leur degré de responsabilité ils sont conscients de leurs actes et de leur vie, tant leur capacité de nuisance pour l'espèce, les autres espèces, et la nature dont ils sont pourtant tributaires, semble infinie, sans limite. Je me doute de certains moteurs qui les font ainsi agir, mais au fond cela ne me regarde pas : ils me sont tels des étrangers avec qui je ne me trouve pas de communauté d'esprit, et réciproquement cela m'étonnerait au plus haut point qu'ils entendent quelque chose à ce que j'exprime.

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