SMS de rivière

par Rémy @, lundi 06 mars 2017, 22:25 (il y a 2611 jours) @ Claire

La seule limite à l'expérimentation c'est quand le lecteur doit en baver pour rien. Qu'il en bave pour quelque chose, c'est permis.

Quant aux vers boiteux, ce n'est pas la peine de chercher à les sauver : ce ne sont jamais des licences hardies ni des expérimentations audacieuses, cette possibilité reste malheureusement à l'état de théorie virtuelle. Quand il y a eu expérimentation sincère, ça se voit, même s'il y a des loupés ou si on peut améliorer après-coup : ça ne boite pas. Et même mieuxa : dès que le poète a conscience de la possibilité de boiterie, il n'en commet plus.
Ce qui est fascinant, c'est avec quelle ténacité ils refusent de voir leurs cagades. En musique, même improvisée, quand on fait des fausses notes ou qu'on n'est pas en rythme, ça ne dure pas trois minutes pour qu'on vous détrompe ; sur papier c'est toujours la croix et la bannière. Pourtant il suffirait qu'ils essaient une fois de lire leurs textes tout haut (ils n'y arriveraient pas : quand ça boite, la lecture achoppe à chaque ligne) pour que la question soit réglée. Dis-lui, dis-leur, toi qui es (...), tu trouveras les mots mieux que moi.

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