Recherche sans objet

par zeio @, mercredi 19 novembre 2014, 02:27 (il y a 3446 jours) @ Claire

Les chimpanzés sont infanticides (au contraire des bonobos paraît-il, aucun homme n'a jamais vu un bonobo en tuer un autre) les chimpanzés n'ont pourtant pas vécu plus de malheurs terrestres que les bonobos. En cas de conflit, les chimpanzés se battent, tandis que les bonobos règlent le problème par une enculade. Quelle quantité de malheurs les distinguent ? C'est la nature qui les a fait ainsi, qui porte la responsabilité du mal commis. Mais c'est une vue bien subjective et anthropomorphique, comment savoir si le bien et le mal existent véritablement, si le mal vécu n'est pas nécessairement compensé par un bien tout aussi grand, dans cette vie ou dans une autre, ici ou là-bas... L'ensemble formant un grand tout dans lequel le bien et le mal n'ont plus lieu d'être, s'annulant mutuellement, dans le grand manège cosmologique...
Sinon, ce que tu as écrit revient à ce que je disais, dans le sens où le mal qu'il répand vient de ce qu'il souffre... mais au-delà des malheurs communs ou extraordinaires, il y ce malheur fondamental qui est la séparation de l'homme avec lui-même... Séparation qui a été devinée depuis longtemps, sans doute depuis que l'homme s'est mis à croire que c'était lui, et pas un autre, ce visage qu'il voyait se refléter dans le bassin.
Dire que l'homme est l'unique responsable du mal qu'il commet, c'est non seulement le culpabiliser je pense, mais aussi augmenter ce mal en pénétrant dans une espèce de cercle vicieux sans fin. Il ne s'agirait pas non plus de le dédouaner, mais plutôt de l'alléger, plus il est léger, l'homme, et moins il tue... c'est ce que je pense. L'homme n'a plus ni totems, ni dieux ni démons pour s'alléger, il ne reste plus que lui-même, pantelant, et lourd...
De plus ça n'est peut-être pas le malheur vécu en tant que tel qui fait que nous réverbérons à notre tour le mal, mais plutôt l'idée que nous nous faisons de ce malheur, c'est cette idée qui tourmente et alimente les passions assassines. Nous ne sommes jamais tourmentés que par des idées subjectives... non par les "faits de malheurs" en tant que tels, qui sont des malheurs d'abord parce que nous les voyons ainsi. les faits, le vécu, lui, est absolument neutre et ne requiert aucune vengeance, je crois que ce sont les amalgames d'idées, d'opinions, d'émotions, de certitudes trompeuses, qui alimentent le mal.

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