A l'amour furieux

par ynos, mardi 09 décembre 2014, 23:33 (il y a 3426 jours)

Maladie de l’algue du ciel, annonçant la fin d’un temps
silence terrible des draps des anges
où tout se tait au creux du vent, d’un monde
d’un homme qui entend sa voix revenir
sans déroger du silence
Enfin on entend l’écho stérile
balayer la poussière aux portes
de ce qui ne peut plus dormir
l’ombre, plus grande que la tristesse de l’étranger qui a oublié sa langue, ô cité blanche marque de l’absent
temps terrible des cheveux blonds qui descendent sur la pente
avec l’odeur des mers, reflet du soleil écume calme sur les parois du bateau
les cheveux sauvages qui galopent de retour sur leur terre sainte
trouver l’étreinte de l’amant qu’il a toujours regardé au loin
des soleils couchants d’un pays étrange
la chaleur d’un mensonge, j’imagine parti
dans l’écriture d’un journal fictif
destin d’une parade, ailleurs dans les errances du Mexique
s’erre simultanément de nuit en avenir du chemin que j’ai pris
la puissance de flairer toujours la vie
dans son carquois poétique
par flèches divines les images du sens qui se plantent sur l’arbre
en sciences délire

Je m’en suis allé
mon voyage de ceux qui appartiennent aux catastrophes mondiales,
la clarté d’une lutte qui se dénoue à l’inverse des batailles
comme l’on descend de cascades en cascades souterraines
de ces grottes de glace qui fixent l’oubli
d’amour en amour, en fontaines du ciel
où se désapprend l’âge des nuages dans la peinture des trésors sauvages
ces religions de différents langages
inscrites sur les terres mouillées de sang des braves
chante la corde des oiseaux songeurs la fortune éternelle du germe
de peupliers invisibles où s’abritent les ramifications des forêts
hors des ravages la croyance du premier enfant
jusqu’au bout de l’exil formé par expérience sur le bout des lèvres
comme expression de mon silence
du parcours de l’existence
mille chemins croisés de rencontres
pétales de fleurs en trois vers du cœur
de l’action de l’automne sur les feuilles, fragment par fragment
où les flots achèvent
le visage serein de tristesse
S’assoit au bord du cauchemar, le corps à l’oscillement du rêve
de ce qui n’est que touché par les yeux
l’âme perdue du mendiant et du lépreux
qui ont perdu avec l’espoir de ce qu’ils résignent
l’entrainement de ce que l’on croit appartenir

J’ai attendu aussi ce train du temps
dans lequel plus personne ne dort
ce train rempli d’absents qui ne sont jamais ceux
de mes amours meurtris
qui nous mènent dans ces régions
peuplés de mécaniques et de villes de plombs
Les cloches qui sonnent
ce qui incombe aux morts
les carnages antiques
dans la dilution des montres
fusil et soldats de l’angoisse
clandestins des fuites
de l'être feu Amour
midi l'heure de chaque décès

Tristesse des yeux malades d’avoir su trop tard
la poussée de l’algue sous les prémices de l’océan
où l’on a attendu trop longtemps
le retour de l’amant prodigue parti nommer chaque objet d’étoile
comme le rivage de son amour qu’on lui a cru renié
Le voilà maintenant étranger de ses terres
où l’on ne parle plus que la langue des poussières
comme devoir du souvenir
ô ses frères, qui ne veulent plus qu’être ceux du forfait
Rappelle toi mon aimé comme plus rien ne t’appartient
le jour où tu as pris la mer
pour sourire de mon cœur
tu es parti en exil, étranger de toutes les terres
jusqu’à la fin des temps
Regarde moi comme jadis, de ce que tu vois de ton amant
ton ancien visage d’enfant
avide de se faire prendre
par l’exercice de la fureur
à travers les temps

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