A découvert

par (k...), samedi 11 avril 2015, 10:39 (il y a 3305 jours)

Le jeu parait inégal mais en vaut la chandelle.
On a beau mimer jouer pour donner le change, on se défend, l'enfant lui fait le clown face à la glace pour faire comprendre qu'il n'a pas envie de comprendre ce qui n'a pas de sens - au posé sérieux, comme à ce qui ment cloué. Des peaux, sensibles, rouges, perméables, et puis des chasseurs livides de peaux mortes accrochées aux porte-manteaux.
On dit sans trahir sa peau de vie intérieure, ou alors on se ment, puis on se fait dévorer le coeur de l'esprit. Colle-le toi à tes sous-peaux et aussi au visage, à tes sourires, à tes rires, à tes expressions à travers la vie. Tatoue tes animaux en toi. Guide, druide, guérisseuse.
Le chasseur tueur menteur lui vend son âme à peau de cœur en couleur contre une peau en fer blanc qui traque et triche en toc, tic-tac ses tactiques de chronomaître. Les épines de rouille, les sangsues, les coups de mots à la lame de couteau sur des peaux livrées aux feuilles, remportent par coups bas des lambeaux. On s'en prend à la figure, dévisagé au scalpel, on se dénature, on se descend, on peut même se bousiller aux racines - se protéger des lames sans retenues – y compris en soi-même.
Coups de sang, coups de gueule, armures écorchées vives, larmes et puis rires, arcs en flèches, donner le change à fleur de peau – je parle de traces vives d'adolescence, de blessures face aux mensonges - y compris les siens ; pas d'arme létale, ni lance d'incendie, ni de fusil, ni de machette – un choix pacifique.
Quel amour propre ? De quoi parlez-vous ? Je ne vous suis plus. Quand il y a cris, ce sont douleurs, cris de justice. Pas de barrière, ni de frontière, ne pas se laisser emmurer, se laisser envahir, choisir le camp gitan et hors normes. Peau perméable, poreuse, pas peur de laisser passer le vent, la pluie, le soleil, de se laisser caresser par le lointain, avec de l'amitié et l'amour à en revendre – sans fric. L'homme éponge est une marée humaine.
Un moment, quand la vague se retire, à l'estrange un banc de sable où s'allonger - miroiter la vie des flaques - écouter le souffle de la conque. S'assoit un rocher sous des herbes folles, une mouette envole le mal passé à ronger, et coule par les ravines le pus. Que fait-t-elle – cette peau – avec la haine, la pollution, la négation ? Contre les rocs d'indifférence ? Des abcès, des eczémas. Le stress est mon unique ennemi, sinon je crains plus dégun. Rien à perdre ? Un choix, en tous cas.
Les pierres parlent immémoriales et minérales, lichen organique, algues aquatiques. Laisse-toi embruner dans un bar guinéen sur le retour du chemin - où tu te ressource nature chaque fois - tel un rituel - là tu es autorisé à être nature et toi-même, et respire, libère-toi des tortures artificielles causées par le superficiel imposé, des quant à soi - grand bien leur fasse de faire leurs comptes en rond - avec leurs silences d'indifférence et de mépris contre nature allant contre eux-mêmes d'abord, avec leurs cannes tabasseuses et leurs hauts-de-forme - de vieilles images mais qui parlent clair. Se sauver en courant de nage face à leur sécheresse de ton, face à leur apparat - c'est toi et tes propres masques que tu déchires aussi ici, bas. Jure et crache ! Déclouée la croix de bois, j'en fais un radeau pour une méduse. La croix de fer, deux poteaux où tendre un fil pour une partie de balle au prisonnier.
Laisser le choix d'évoquer les pleurs, les hontes, des blessures secrètes causées par tous ces masques qu'on fait porter trimballés dans un monde en forme de néant - mais tellement agissant, imposant un réel lugubre et assassin. S'ouvrir au grand jour, dégorger toute cette merde déshumaine. Un jour de Carnaval haïtien, à débouler les morts à travers les rues du Panier débouché au vieux-port. Question pour un humain : connaissez-vous le montant de la dette que l'on doit aux haïtiens ? Entre autre. Des crabes cuirassés passent sur des moteurs à roulettes et des légionnaires vidés de la tête sont censés rassurer ? La grands assassins tiennent les rênes des chevaux TGV. Impostures des poseurs à la langue blanche mortifère aux actes sans âme, aux décisions obscènes. Courage de fleurs, tirage de pétales, sève de bisous. Tirage de la langue sans révérence. On verra bien, qui rira le dernier ! Au fond du trou.

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