forêt vierge

par julien, dimanche 20 décembre 2015, 09:35 (il y a 3059 jours)

il existe des forêts
qui résistent aux plaines
s’associent au vent pour contrer le ciel
des forêts que même l’eau des ruisseaux ne peut pénétrer
qui délimitent le territoire des hommes
encerclent leur civilisation
et aussi leurs pensées, toutes celles qu’ils pourraient avoir

le noir de ces forêts est peuplé de bêtes
qui ne franchissent pas les lisières

c’est pourtant là qu’il faudrait puiser
là qu’il faudrait être
dans ces sous-bois, ces clairières, ces ronciers
puisque chaque arbre y est une lettre
et que tout y fait signe

forêt vierge

par Claire, dimanche 20 décembre 2015, 11:24 (il y a 3059 jours) @ julien

on pourrait faire un diptyque avec celui-ci de zeio :

K....

forêt vierge

par catr, dimanche 20 décembre 2015, 17:59 (il y a 3059 jours) @ julien

beau
fort — me parle fort

forêt vierge

par zeio @, lundi 21 décembre 2015, 00:45 (il y a 3059 jours) @ julien

C'est toujours d'un bon niveau.
Vraiment j'aime beaucoup ton écriture qui me parle.
D'ailleurs tu as écrit : "le noir de ces forêts est peuplé de bêtes
qui ne franchissent pas les lisière"

Il y a 4 jours j'avais écrit cette phrase : La nuit les bêtes attardées dans la lisière d’un bois proche.

Nos recherches ont semble-t-til un certain nombre de points communs. Pensée sauvage, correspondances, notamment.

lisières

par julien, lundi 21 décembre 2015, 17:46 (il y a 3058 jours) @ zeio

posté à la l’orée de jours futurs
je crois que je ne murmure qu’à peine
le nom de ces mondes de lisières et d’ombres
où dehors et dedans se confondent


*


une source affleure ici
je me demande si cette eau sort de ma tête
ne fais plus guère de différence entre
ce sol d’humus et moi


*


en quelques enjambées je passe le ruisseau
qui scinde la forêt en deux mondes distincts
flux de feu et de sang il charrie le mercure
animant un géant fait de feuilles et d’ombres

d’un côté la parcelle infime du connu
de l’autre l’infini domaine à explorer

silva incognita



*


de mon exil
je vois le monde à travers les arbres de la forêt
par touches impressionnistes

mais la forêt est à l’intérieur
les arbres poussent dans ma tête
déforment ma vision du monde
me protègent


*


retour de promenade
des senteurs d’humus collées à la peau
en remplacement des oripeaux du vide portés à l’aller

soir

par Claire, lundi 21 décembre 2015, 18:54 (il y a 3058 jours) @ julien

(pour poursuivre l'anthlogie, un vieux poème)





Murmure lent des prairies,
La marée sombre de la nuit s’apaise,
La marche de la nuit emplit le ciel
Et d’un brusque battement d’ailes,
Nous mène au revers,
A l’arrière plan.

Qu’est-ce qui alors s’éveille en nous,
Troublant le son et le sens des mots,
Appel aigu, brouillé,
Vers l’autre côté des choses ?

Qu’est-ce qui nous fait suspendre un instant
Notre geste ?
On croit avoir entrevu
Du coin de l’œil,
L’éclair blanc de la vérité.