Étranger (III)
IIITandis qu’un bloc de neige avait chuté du toit de la maison confortablement chauffée, produisant le son sourd et désagréable, caractéristique d’un bloc de neige chutant du toit de la maison, lui, se redressa, ôta les coudes de la table circulaire et dirigea son regard vers la fenêtre, qui n’était qu’un rectangle blanc, donnant sur un paysage blanc à l’infini, vers la fenêtre, qui n’était qu’un rectangle blanc, à travers laquelle il n’était décidément pas possible de distinguer autre chose qu’un paysage blanc à l’infini. Moi, je regardais toujours son visage et sa bouche qui n’avait jusqu’à présent produit aucun mot, sa bouche qui n’avait pas produit autre chose qu’une suite d’expirations à peine audibles et moi, rassuré indirectement par cet événement que représentait la chute du bloc de neige, bloc de neige qui avait chuté du toit et provoqué l’arrêt du mouvement de va et vient de ses mains de part et d’autre de son visage, mouvements d’ouverture puis de fermeture de sa bouche qui ne produisait aucun mot, j’étais rassuré par la cessation de ce mouvement de va et vient, d’ouverture puis de fermeture, qui n’aurait pas manqué de me faire tomber dans la folie, au bout d’un certain temps que j’aurais eu du mal à définir. Moi, je regardais toujours son visage qui désormais semblait plus apaisé que tout à l’heure ce qui, du coup, ne manqua pas de faire monter en moi un sentiment d’apaisement et je réalisais que ce sentiment d’apaisement qui montait en moi, je le réclamais de toutes mes forces à l’intérieur depuis un certain temps déjà, un certain temps que j’aurais eu du mal à définir.
Fil complet: