@ Claire

par catr, mardi 06 octobre 2015, 15:30 (il y a 3338 jours) @ Claire

par Claire @, mardi 06 octobre 2015, 12:45 (il y a 2 heures, 18 minutes) En réponse à catr

non, tu vois, tu es encore dans le oui/non.
les parures c'est ce que notre esprit tente d'opposer à la mort. Elles en disent beaucoup sur nous, elles parlent avec autant de vérité que notre corps nu, y compris de notre appartenance à la société qui nous entoure, y compris de ce que nous ont dit nos parents, de ce qu'ils étaient, et leurs parents avant eux.


je crois qu'au départ le masque cache la laideur (du mort). je pense que l'esprit associe laideur et mort. regarder le visage du mort est faire entrer en soi une part de la mort (ça ouvre la porte, on peut dire ça.) alors on le masque (autrefois avec un vrai masque, et encore aujourd'hui dans certaines sociétés). comme le symbole est fort il a été transposé et utilisé à d'autres fins, d'autres us, mais toujours il ne sert qu'à tromper soi-même, à ne pas voir, autrui, la mort, l'ennui, le vivant, le véritable. il y a aussi cette expression : le masque du mensonge.


autrefois des guerriers portaient des scarifications et des tatouages, des marques de rites de passages, ils avaient vaincu la mort, et chaque fois qu'elle était vaincue s'ajoutaient des marques sur le corps. idem pour les tatouages. on peut voir ça comme des marques d'appartenances aux clans, la famille, un groupe ou une société, mais on peut aussi regarder ça comme "autant de fois où la mort est entrée" dans un corps, sous forme d'épreuve, comme un terrain gagnée par la mort sur cette personne. c'est en opposition avec la marque de vie, le seul stigmate de naissance du corps humain, le nombril : "si la vie me marque la mort aussi".


dans l'écriture on peut choisir, soit d'en faire le sujet essentiel, par pudeur, soit de les refuser et de chercher sa propre nudité, par honnêteté, soit les deux.
c'est bien difficile de savoir dire ce qui s'oppose à l'écriture, à sa valeur échangeable.


l'écriture n'a pas de valeur échangeable. rien ne la remplace. aucun acte. aucun geste. l'écriture est cet interne visage sur lequel transparaît chaque mensonge à soi-même, chaque trahison, chaque traversée, chaque force acquise, chaque aveu, amour, mort, chaque.

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