(percée) — étoiles idoines

par zeio, dimanche 07 septembre 2014, 23:35 (il y a 3733 jours) @ cat

En fait, voici que j’entends lorsque je dis que je mets tout ce que je suis dans mes textes :

Une phrase qui me tourne dans la tête de Baudelaire, qui est mon maître à penser et à sentir, je ne m’en cache pas, bien que je m’en détache, forcément petit à petit pour creuser mon propre trou (comme n’importe quel écrivaillon finalement), c’est lui qui m’a fait aimer la poésie et Florian le sait, à quel point je suis identifié à lui et je suis sa progéniture en quelque sorte et à ma modeste mesure. Cette passage c’est « Faut-il vous dire, à vous qui ne l’avez pas plus deviné que les autres, que dans ce livre atroce j’ai mis tout mon cœur, toute ma tendresse, toute ma religion (travestie), toute ma haine ? Il est vrai que j’écrirai le contraire, que je jurerai mes grands dieux que c’est un livre d’art pur, de singerie, de jonglerie, et je mentirai comme un arracheur de dents. «  (dans une lettre à ancelle). ce passage est extrêmement puissant pour moi. Il montre une fois n’est pas coutume une fêlure, béante, il ouvre la porte du sanctuaire en quelque sorte. C’est la tendresse aux yeux humides et rageurs de Baudelaire, là où beaucoup dont denis probablement verraient seulement une posture, personnellement j’y vois un échappement, un déploiement de son esprit et le diamant central de son œuvre : un don, terrible, sublime, de tout ce qu’il est ! Et c’est cette recherche, ce don qui m’importe. Voilà le sens que je mettais dans cette expression : un don, qui est loin d’être commode, arrangeant, ou docile.


La distanciation, qui s’obtient par son contraire, je suis tout à fait d’accord avec ce point. S’éloigner de soi passe inévitablement par la connaissance de soi, l’un ne me semble pas pouvoir aller sans l’autre.

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