Comme des Marie-salopes poème Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, samedi 11 février 2017, 14:40 (il y a 2843 jours)

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Comme des marie-salopes

Troublants reflets de l'acide des nuits
Muets et stupéfaits tels des objets surpris
Par la violence des choix, des gestes et des faits
La masse frappe lourd car telle est sa mission
Sans état d'âme, sans pudeur et sans trouble
La hache tranche fort même si l'arbre est en vie
La chaise sans miroir y perd ses oxydes
La chaise n'est aphone que du prénom caduc
De celui qui sans joie est parti loin d'ici
Quittant son quotidien, la chaleur des amis
Pour la rudesse d'un tarmac sous l'âpre silence de touristes contraints
La chaise sans miroir y perd ses oxydes
La chaise n'est aphone que du prénom caduc
De celui qui sans joie est trop tôt retraité
Quittant son atelier, les collègues solidaires
Pour rester seul chez lui quand son usine fuit
S'installer sous des cieux bien plus roses pour les grands prédateurs
La chaise sans miroir y perd ses oxydes
La chaise n'est aphone que du prénom caduc
D'une Marianne qui s'abîme au pluriel fosse océanique
O abysses O mutisme des ténèbres
Quand mille cent mètres de vases te comblent
Là, viendront des chalands, navires sans idéaux
Qui recevront les fonds, boues aux remugles infâmes
Les berges resteront d'herbe verte si tendre.


Fabrice Selingant

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