PD
Je vais te dire, il y a très longtemps, j'ai vu à la télé Hervé Guibert, déjà très maigre, qui parlait de ce livre : "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" (et j'ai lu ensuite le "Protocole compassionnel".).C'était un très long entretien, une heure je pense, comme on pouvait en faire à l'époque. Il était dans une nudité et une sincérité absolue, comme seul peut en avoir quelqu'un qui a traversé et dépassé l'enthousiasme puis le cynisme, et qui fait face à la mort.
De sa voix assez mate, calme, il a évoqué tout ce qu'il avait vécu, après avoir découvert comme tous les homosexuels du monde, le sida, l'avoir défié, avoir accompagné ses amis, amants mourants.
J'ai été profondément touchée, je ne l'ai jamais oublié. Pourtant à priori, Guibert n'était pas quelqu'un avec qui je pouvais accrocher vraiment, trop grinçant, trop intelligent.
Dans "Le protocole compassionnel" il raconte ce qui a suivi : il a été submergé d'une masse de courrier incroyable, de gens qui lui disaient une forme d'amour qui l'a complètement retourné. Il racontait que quand on les lui amenait son ascenseur était rempli de lettres, qui se déversaient sur le pallier.
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