Quelque chose je peux jamais avoir

par 411, mercredi 09 juillet 2014, 18:14 (il y a 3551 jours)

- tout ce que tu portes de salé, ce que tu sale à en crever, entends-tu-là bien, ma voix?

- non, je n'entends que la mer ; je crois qu'elle entend tout.

- tout ira bien, tu verras, après la peine, tu oublieras, arrives-tu à ne plus être?

- je ne suis qu’un enfant prodige, après la mer, je n’arrive plus.

- écoutes-tu ce qui est vague? - te portes-tu seul et meurtri?

- je ne suis pas ici.

- tu failles à l’égérie. Danger.

- je n’ai ici que pour manger, ce que je porte de salé ça colle. Je n’aime rien.

- tu n’es que l’enfant de la mer, après la peine ma voix, après tu n’aimes rien.

- je n’aime rien, je m’asphixie.

- tu n’as plus rien à faire ici, ce que tu sales à en crever.

- nous dormirons enfin, et ça fera du bruit, oui, ta voix je l’entends bien

- je m’entends bien

- notre jour viendra, roux et marbré, et la peine osera s’écrier être

- Un rat. C’est tout. C‘est bien. Dormons.



*



Toutesttranquille, la vie tranquille, la mousse est tranquille et la bière ne coule pas. - tout est indifférent, les moments de génie sont comme autant de caillasses jetées sur moi, qui n’ai droit, nulle part, de cité. - Ne m’exite que ce qui est lointain, something I can never have je suis un putain de gothique j’aime la mort la mort me fait bander je me fais la fête à moi la mort - et de ce poudroiement de l’âme, de ce dévalement du verbe rien ne pousse en réalité - ne me pousse que la peau sur les os j’ai la pos sur les eaux j’ai la pire des rasoires ici là devant moi, et bon dieu que je me fais peur.Sipeu.



*



Dans ma tête à moi, nous sommes plusieurs à converser. Nous parlons de choses et d’autres, et l’un avance un mot, l’autre le dévore. L’autre pense qu’il faut être déterminé, l’un se dégonfle argant que l’arrogance de l’autre l’indispose. Du coup je pense à ce qu’aurait pensé l’autre, du coup l’ambivalence, et je pense et je pense et ça n’arrête pas et ici là je ne m’arrête pas, ces mots sont des tuteurs si je n’avais pas ces mots je n’aurais rien je veux dire, vraiment, je n’aurais que rien à faire et l’autre pense que l’homme est un loup et l’autre un bon début, et le léviathan mange dans la main de celui que l’autre a nourri - nous sommes tout ça et la lumière de l’un fait les ombres de moi. Je suis un putain de gothique. La mort me fait bander; Quand je dors je fuis, et ça me fait un bien fou devant le mouvement de l’eau.

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