des valeurs et des choix

par 411, dimanche 05 avril 2015, 15:40 (il y a 3523 jours) @ zeio

"Une affaire d'alternance. De mouvement de balancier. Nous sommes tissées de deux matières opposées et plutôt que de mêler les deux maladroitement, formant une illusion d'unicité psychologique, une entropie, peut-être est-il plus raisonnable de les laisser s'exprimer entièrement, alternativement. Équilibre dans une libre expressions de deux forces contradictoires."

Pas mal ça, et j'aime bien l'image de la marche. C'est sûr que l'écriture est faite à la fois de transes et de recul, de déséquilibre et d'un ancrage salvateur, comme être à la fois le critique et le transgresseur. Je trouve ta vision intéressante car ce va-et-vient je le sens de manière perpétuelle, c'est oxymorique, c'est un combat. Mais peut-on écrire réellement dans l'inconfort, et de même manière, peut-on crier le ventre plein? Il semble bien qu'il y ait nécessité de respecter chacun des pôles qui animent l'acte de créer, le crime, le passage à l'acte qu'est une phrase jetée ou le premier geste du peintre. Maintenant, ce qu'il y a derrière la fulgurance c'est terrifiant, c'est blanc, et d'autant plus mort que la phrase est vive, d'autant plus terne que l'imagination est en branle. Je veux dire que l'écriture - surtout l'écriture - ça peut te mener droit à la décompensation, et à tout ce qui s'en suit. Ne faire qu'écrire des poèmes te soumet à chaque fois au fameux premier vers, et ce premier vers tu serais prêt à le chercher n'importe où, y compris de l'autre côté. Le tout est de connaître encore le chemin pour revenir. Certains y arrivent, d'autres pas. Mais qui a réussi? Qui est le poète (ou l'homme) raté?

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