"tasse & soucoupe"

par catr @, mardi 21 avril 2015, 02:15 (il y a 3507 jours) @ julienb

je pense qu'on ne peut jamais juger de l'intention (ou à partir d'une idée de l'intention qu'on suppose aurait pu avoir tel ou tel auteur), je pense aussi que le véritable de l'écriture n'est pas dans la surface apparente de celle-ci, mais dessous, dans ce qui n'est pas dit/écrit, dans ce qui affleure à peine. je pense encore que c'est par l'interne et libre espace en soi qu'on lira cette part réelle du livre, que cette part ne sera pas appréhendé par l'intellect, que l'intuition fera les correspondances, que de celles-ci naissent ensuite dans l'intellect et l'affect des concordences, que celles-là encore recréent le livre, dans le discours et la portée, et que c'est au moment où tous ces aspects sont mobiles dans la personne du lecteur qu'apparaît un "chemin", un chemin pensé et vécu, traversé ou renversé, vaincu, rencontré, dépassé — des années plus tard, ce même livre, même en lui-même, repris et relu, sera sans doute un tout autre livre, et il ouvrira sur autre chose encore.. (ou pas, parce que tout absorbé déjà).

"le proces" n'a d'importance que pour celui qui veut avoir raison du livre, être au-dessus comme on possède les choses. le proces d'intention ou plus proprement du livre tel quel n'est pas du tout une lecture, mais une prétendue lecture, une prétendue saisie. on fait ça pour se défendre, défendre, ou contrôler, avoir un pouvoir, parce que c'est ce qu'on "connaît" c'est "confortable", on le fait pour l'utiliser comme "faire valoir", et parce que c'est bien "plus simple" que de descendre complètement dans tout ce que "respire" le livre, de s'y abandonner, ou de le laisser descendre en soi pour qu'il s'y "déploie" et nous trempe en tout.


on pense qu'on sait lire, on pense qu'on sait écrire, mais pour l'un comme pour l'autre, dans le plus réel et multidimensionnel du lire et de l'écrire, on ne sait pas. on est toujours aveugle de quelque chose, ou aveuglé. penser savoir cause la perte du livre ou du poème, la perte de la pensée sauvage qui court sous les lettres, la perte de la rencontre. hors il est dit que l'écriture est une rencontre, donc il serait de bon aloi que d'aller relire tous les sens du mot rencontre, dans toutes les langues et toutes les cultures, pour repeupler le mot de toutes ses dimensions.. alors peut-être commencerait-on à approcher le lire, l'écrire, livre ou poème, comme se rencontrent "des espaces"...




bon, on vient de me dire que je ne suis pas sur la même fréquence... halala
oú ai-je bien pu encore égarer ma soucoupe volante.. ?

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