et je réfléchis et.. Lina ?

par cat, lundi 11 août 2014, 19:42 (il y a 3546 jours) @ Lina

..oui, les mots sont encore des oripeaux... tu as raison, mais comment pourrais-je communiquer de l'autre côté de l'océan sans... ? depuis douze ans j'écris au-dessus de l'océan, j'ai appris à retirer certains "encodages Qc." de ma langue écrite, et j'ai appris à insérer certains "encodages Fr.", mais je ne détiens pas ce code Fr., je ne le détiendrai jamais. en réalité il s'agit d'une couleur ajoutée. il me faudrait retirer toutes couleurs... et détacher la langue (et désattacher la langue)
...et des oripeaux sauf que, dans le cas de cette "pénétration du texte" ou tentative de... je ne peux le faire si je ne suis pas en cohésion, je ne peux si je ne suis pas complètement moi-même, je veux dire si je concède aux règles sociales, si je triche, ou me mens, ou essaie d'être gentille ou ceci ou cela, en fait si je concède aux règles quelles qu'elles soient. mais la difficulté principale réside dans le jugement...

ensuite, comme pour une rencontre réelle, "je laisse tout tomber", tout ( oui, c'est probablement le contraire de ce que les gens agissent d'habitude). et donc, la manière d'appréhender le texte parle forcement de moi, de mon esprit, de mon intellect, de mon coeur, de mes valeurs, de ma culture (hé ouais... malheureusement) alors il me faudrait "tout laisser tomber" ET trouver la juste distance du recul pour permettre au texte de retrouver toutes ses amplitudes ainsi que toutes celles restées aveugles aux yeux, sens et compréhensions de son auteur...parce que j'avais pensé à tort, puisque je suis une "extérieure-culturelle" audit texte, que cette distance-là, culturelle, me permettrait la mise en valeur certains aspects de l'écriture. (il s'agit d'estrangement... d'être en état de)

j'ai travaillé une dizaine d'année à rendre neutre un de mes aspects à cet effet: sans ma signature on ne peut savoir si je suis un femme ou un homme (à moins d'un participe passé accordé au féminin), je l'ai fait pour deux raisons 1) parce qu'il y a un machisme intellectuel, 2) parce que si ça vient d'une femme ce n'est pas lu de la même façon (des préjugés s'insèrent) , mais j'ai pris conscience il y a quelque temps que de neutraliser le féminin de ma pensée faisait justement le jeu de ce machisme intellectuel — donc je l'ai réintroduis dans la démarche (mais...je continue de réfléchir autour de la question : la pensée a-t-elle réellement un sexe ?)

il reste la problématique de la distance de lecture c.a.d. comment pénétrer le texte dans une distance qui conserve tous ses aspects tout en le préservant des miens (problématique pour moi parce qu'à cet effet je considère qu'objectifier (être objectif) est totalement impossible, voire, que seule son illusion est possible — hors comment pourrais-je me servir d'une illusion pour défaire des illusoires/illusions ?... hm.. voilà à peu près où j'en suis... par rapport à cette "rencontre de type 4trinien"... et là-dessus je ne nomme pas tout le travail interne d'identification et de tri, etc... que ça me fait faire depuis... longtemps..

au fond, il s'agit d'une part de personnaliser tout ce qui a été appris et étudié, de l'intégrer dans sa personne, en faire une synthèse, et d'autre part lire "autrement" (et DANS le texte) pour possiblement lui rendre des aspects qui lui échappent, et ce, tout en le conservant tel qu'à son origine. (ce qui ouvre ou donne accès, mais permet de "faire respirer" , à presque n'importe quel texte poétique). (il me vient une question depuis quelques temps.. ai-je "construis" tout ça pour me distraire de l'écriture -comme une fuite- où pour mieux l'appréhender, pour plus d'entendement...)

... toute fois une chose qui n'a pas été essayée, l'agir en partage, en coopération avec un(e) ... ouvrir un poème complètement de part et d'autre et découvrir où ça nous mène... jusqu'à maintenant je n'ai pas trouvé l'esprit qui s'y coltinerait volontiers... serais-tu cet esprit-là ?

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