L'écriture et le risque

par catr, vendredi 01 janvier 2016, 22:36 (il y a 3045 jours) @ Rémy

C'est bellement dit, mais ça plane trop pour moi, à qui l'imagination vient de la terre par les pieds, qui doivent donc rester bien campés dessus.
— je ne sais pas Remy, j'articule ou tente formuler ce que j'expérimente, comprends, captes, vis, pour moi c'est du réel concret et appliqué

L'analyse psychologique de la création que tu nous montres là est tellement montée en graine qu'il faudrait bien que ton explication finisse par éclater de rire ou en sanglots ou par s'évaporer en brouillard de poésie fumeuse...
— "est tellement montée en graine" : le commentaire tient du jugement de valeur et est un tout petit peu dénigrant, à quoi cela sert-il ?
d'autre part, je peux intellectualiser d'avantage, aller bien plus loin que ça, je ne me la pète pas pour autant, et très souvent crois-moi j'en éclate de rire ou de sanglots et je finis par m'évaporer ..dans l'incomprehension dont tu fais preuve, notamment, et dont je ne juge pas mais constate..

À s'arrêter dans le sérieux comme tu fais, tu vas tous nous encarcanner ! Coincés dans l'obligation de se décoincer, qu'on va être - tu parles d'un dilemme...
— le sujet est sérieux et je l'aborde de cette manière parce que je le respecte.
encarcaner, ici, nomme une sorte d'appréhension quand c'est pourtant la dernière chose que je veux faire. cette apprèhension ne me concerne pour ainsi dire pas du tout, elle tient de ton propre rapport avec ton échelle de valeur, parce que ce que j'avance n'en fait manifestement pas partie. pourtant, ne dit-on pas que "du choc des idées jaillit la lumière"? si ce que j'avance peut permettre de mieux comprendre et percevoir des carcans dejà en place et maintenus consciemment ou non, pourquoi ne prendrais-je pas le risque — parce que c'en est bien un — d'articuler la perception que j'ai du sujet pour en transmettre un entendement "autre", entendement qui est partageable à des degrés subjectifs et relatifs ?
...le dilemme dont tu parles t'appartient peut-être, comment saurais-je ...il appartient sans doute un peu à chacun de se décoincer, ce n'est pas négatif en soi, au contraire cela m'apparaît être un très beau défi ! et surtout en regard de l'écriture

Et regarde Aglaé Vadet, tu la connais ? Elle fait de l'art génial, textes et images, mais impossible de la faire correspondre à ce que tu racontes... ni aux "risques" de zeio...
Aglaé, correspond tout à fait et à sa propre manière : elle prend le risque de la nudité drôle, de la sensualité ludique, d'un érotisme essentiellement féminin, ce qui fait partie du quotidien banal de toutes femmes (et qu'elles perdent de vue parfois), ce qui n'est pas connu ni perçu du désir féminin (désir qui est parfaitement hors de la possession). encore, elle démystifie les gestes et la manière féminine dans l'intimité, et non pas à la façon voyeuse dont les hommes peignent les femmes depuis des siècles, mais depuis le point de vue intérieur du fait d'étre une femme. et plus encore son discours pictural situe la femme hors des standards habituels de l'image du féminin quant à ses formes, et hors de toute soumission, que ce soit socialement ou sexuellement. elle peint l'essence du féminin : la joie. la joie libre et festive. son travail s''inscrit dans la lignée de Niki de Saint Phalle. son travail est une prise de position, il contredit tout ce qui est véhiculé par les hommes à propos du féminin depuis des millénaires. et son travail, sous des dehors hauts en couleurs, a des couilles. (on en aura compris toute l'estime que j'aie, j'espère)

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