quoi dire ?

par zeio, jeudi 28 août 2014, 13:41 (il y a 3743 jours) @ Claire

Il y a plusieurs éléments qui m'ont mené à cette réflexion. Déjà, j'y pense depuis un bout de temps. Peut-être depuis que je lis et écris sur internet.
Il y a aussi les échanges avec konsstrukt, c'est certain.
Son départ de ce lieu, ainsi que celui de catrine, florian (bien que pour ces deux là, peut-être ce départ n'est-il que passager, ce que j'espère)
Il se trouve que j'ai aussi la chance d'avoir un accès, bien qu'indirect et restreint forcément (mais c'est suffisant pour se faire déjà une idée), au milieu littéraire russe (on a traduit pour moi un certain nombre d'articles et textes), et bien dans ce milieu littéraire russe sur internet, les jeunes auteurs me paraissent infiniment plus dynamiques, ancrés dans le réel et l'époque, intéressants, cultivés, ouverts, frais, ambitieux, intelligents que les jeunes auteurs français. La différence me paraît si flagrante que j'en suis véritablement meurtris, et je m'interroge.
Pourquoi le milieu littéraire français sur le net est-il si mollasson, faiblard, désorienté, impuissant, individualiste, cloisonné, inconscient de ses forces et possibilités, désabusé au possible, sentant la naphtaline déjà malgré l'âge des participants, les prises de risques intellectuelles réduites au quasi néant.
Je remarque aussi que les auteurs russes s'intéressent beaucoup aux écrits de tous les horizons, cela pullule de critiques et remarques sur les auteurs étrangers et pas seulement russes, tandis qu'ici (sur le net français), le repli sur soi et sa petite culture est flagrant, atrophiant.
Le fait est qu'ils cherchent la littérature, qu'ils la creusent, l'approfondissent, tandis qu'ici, tourner en rond semble être la règle, les petites attaques minables et méchantes le quotidien, la destruction de l'autre une obsession. Et l'inertie me pèse.
Après, sans généraliser, il y a des tendances tout de même, et celles-ci sont bien visibles. Mais ça fait du bien aussi de comparer avec ce qu'il se passe autre part, pas nécessairement dans un esprit de compétition ou de hiérarchisation, plutôt dans un esprit d'ouverture, sain.
Je ne suis pas non plus totalement pessimiste, je crois qu'il y a beaucoup de talents, pas moins qu'ailleurs, mais quel gâchis finalement.

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