Le flou glauque de l'"apolitisme"

par Rémy @, dimanche 01 mai 2016, 12:07 (il y a 3130 jours) @ Kelig

Mais non... Ce n'est pas à cause de ces opinions que nous avons trouvé tes posts hors sujet... C'est parce que tu nous les as matraqués comme des tracts politiques à la moraline et pas comme de la littérature ou de la réflexion à propos de littérature.

Quand tu les reformules en une phrase, sous forme d'ouverture de thème de réflexion et pas sous forme de liste interminable de nenjetezplus culpabilisateurs, on peut y répondre.


« Renvoyé Flaubert et Proust à leur petit lectorat pour qui ils ont écrit. »
Je me tue sur tous les forums d'éducation à dire qu'il faut remettre le roman-feuilleton du XIXe siècle à sa juste place, nettement plus petite que celle qu'il occupe actuellement (ou qu'il occupait du temps de mon bac).

« Envoyé Houellebecq à la poubelle idéologique. »
Bon, çtun débat d'actualité. dh écrit aussi de temps en temps des réflexions sur Houellebecq. Personne ne te reprochera de réfléchir avec lui, ou contre lui, sur ce sujet-là. Tu n'arriveras pas à supprimer Houellebecq du paysage, même avec des arguments-massues. Il y aura débats-disputes, et c'est très bien comme ça.

« Osé soutenir que l'origine des civilisations - dont la Grêce - était nègre. »
Personne n'en doute. Seulement visiblement le flambeau est parti ailleurs.
Mutatis mutandis c'est comme quand on nous serine les savants musulmans du Moyen-Âge dans l'espoir de nous faire tolérer les nictames de banlieue. C'est très vrai, mais c'est à côté de la plaque.

« Et patatras j'ai osé casser Notre Père, Freud. »
Un ami à moi, prof de sciences, s'était lancé à corps perdu dans la psychanalyse, et a dit un jour "évidemment, ce n'est pas falsifiable" (ça veut dire non-démontrable, non scientifique). C'est-à-dire qu'il mettait la psychanalyse à égalité avec l'astrologie ou la numérologie. Mais il continuait quand même à s'y adonner, et pas qu'à moitié. D'autres pratiquent les signes du zodiaque ou l'énnéagramme. N'importe quel psychanalyste ou psychanalysé te dira qu'il s'agit de mener une réflexion, et que celle-ci est féconde, même si elle repose sur du vent, et même si Freud lui-même était un personnage douteux - pardon, n'était qu'un homme, et pris dans son époque. Il en va de même de la philosophie : même quand un penseur a démontré par A+B que tel ou tel prédécesseur disait des conneries, on ne range pas pour autant ce prédécesseur au rayon des antiquités, on continue à l'étudier dans l'espoir que ses conneries soient un jour de nouveau fécondes.
Personnellement je préfèrerais que les sciences de l'esprit soient menées selon une démarche scientifique, c'est-à-dire qu'on arrête de s'intéresser à tout ce qui n'est pas prouvable et qu'on mette au rebut tout ce qui a été prouvé faux. Mais je ne peux que constater que ce n'est pas comme ça que ça se passe : ça occupe des têtes. Vois, toi, ce que tu en tires et si tu prends la peine de plonger là-dedans. Et si tu plonges là-dedans devant nous, n'engage pas un débat sur le thème "la psychanalyse est de la fumisterie" ni "à bas Freud", ça ne sert à rien : la réponse sera toujours "on le sait bien et on s'y intéresse quand même".

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