Poésies du silence

par (kelig), dimanche 26 avril 2015, 13:41 (il y a 3502 jours)

La voile au regard soufflant

Ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
il veut me dire qu'il est elle
comment l'aile du moineau merle
ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
un autre énergumène
émergé d'un monde en marge
au bord du talus
où les faiseurs sont faisans
oiseaux sauvages sur les barges
non chasseurs d'enfants
défaiseurs d'amis innocents
ce n'est pas moi qui parle
c'est un autre
qui n'a pas l'air conditionné
qui est éparpillé sans patrie
cent patronymes le prénommant par les prés
appelé à chaque feuille
brindille
insecte
animal
ou pierre
plongé dans l'eau claire
vivant d'un feu brûlant
il respire à l'air
libre comme le vent
c'est quelqu'un qui existe
on devine qu'il est tout près ici
on ne le voit pas tout à fait
il est timide en vérité
il a l'air invisible
il est clair comme l'eau de roche.

Ce n'est pas moi qui parle
c'est un bruit qui rapporte
une musique d'antan raconte
les chants passés des champs de terre
les doux galets du bord de mer
les nuages vagabonds du ciel
l'avenir est-t-il à travers le temps
l'espace d'une étoile à la voie lactée ..? (...)





Auto-stop, non stop ..?

Si ils ne doivent rien à personne, ils se reposent maintenant sur le bas côté, se reposant avant tout comme en avant toute, à l’aventure autoroute, cependant tout change en permanence...

Y allant à cloche pieds, pouce levé, chaussures au sol, tête déboussolée, à part âge dans les parages en partage, parfois impatients dans l'époque, donnant des coups de pied malheureux aux panneaux, arrosant les fossés à la balustrade champêtre - à des moments, tout seul comme un con, au requiem de sa raison, pensant s'en fiche de toute façon... Traînant des semelles usées, crapahutant au bord des routes, abîmant des pieds niqués, le bac en poche trouée, laissant couler le sable...

Sur les chemins caillouteux, accoudés aux barrières, avalant la poussière, se débordant - comme d'une enceinte de désirs à déborder les frontières, en amour déchu échu chut, à en retourner à la poussière, ne passant pas à travers les gouttes – la pluie mouille, recueilli parmi fleurs fraîches, à offrir aux souvenirs des aimés partis, se fanant tel un amour effeuillé laissant une impression - tellement aime une femme, à y laisser son âme, être avec elle sur une île déserte, en un rêve pour toujours, doux et heureux – une chaîne en argent jetée à la mer, ramassant à la pelle des illusions, presque irréel, comme une pluie de larmes dégoulinantes en cascade d'un manteau du ciel.

A bout, disant quelque fois à la lune : "Ras le bol." Le sac en bandoulière, s’offrant en récital aux oiseaux, mélancolie au cœur peiné parfois plantant un majeur, rageur, aux pots d'échappées : « égoïstes. » Regrettant ces gestes.

Se parlant à tue tête , à écraser le mépris d'individualisme, la souffrance de solitude, en flot de véhicules incohérents, vocalises d'écorchées vive, rayées à force,sorties en brise de cordes à l'arrière de totos - des histoires d'enfant – suivant les sillons de la route à perte de vue, à perte de vie, retrouver la musique.

Suintant le gasoil – de la nature noire – passager d'une traction-brabant, seulement ça, simplement ça, une liberté, un rêve éveillé, au bout ce serait une femme noël à faire la surprise..?

Sans dieu pour prier ? Mains serrés relâchées au cœur - parfois ayant si peur et si mal et craignant de mal faire de mal-être de mal dire, avec tellement de guerres au monde jusqu'à l'intime.

Allant à la rencontre sympathique, chaleureuse, étrange, au vent de routes mises bout à bout goutte à goutte, à chercher la compagnie perdue retrouvée, le sens de l'amitié à l'avenant, à casser la croûte et à manger la mie, à filer du blues au vague à l'âme se perdant de vue, se perdant de vie.

Ressentir les blessures, aux pays, à la mer, à la nature en sentiers, en chantier à travers des tracés sinueux, formes signes mystères, des lignes de vie poursuivant des chemins abandonnés dans la désolation - jusqu'au merveilleux..? Ou bien pas..?

Se conduisant loin au lointain, en oubliant puis en croyant se souvenant, qui suit il ? Au bout de l’horizon, à ne savoir où ni quand ni comment, rêvant aux nuages, à la lune et aux étoiles, et à toi, 't'aime (...) )





Visions de double arcs-en-ciel double


L'âme lune au croissant doux – o ami Pierrot, écrit d'arcs-en-ciel arlequins - relâchant les mots d’oiseaux, comme des poux, une misère à la tête… Alchimie aphone de mélodie, pensées grises en folie, une étrange musique silencieuse, une aurore après l'aube, guidant sans merci jusqu'ici, à la compagnie mouettes, goélands, cormorans et sternes, aux chants déchirants, une mer au ciel, des nuits d'insomnies – à bûcher des arbres, à clouer la tête - la mémoire en lambeaux, comme avec des pointes frappées au marteau, vasistas au plafond ? Une ouverture sur le ciel, laissant passer le vent, de là bas et d’ailleurs, vers pouvant pas atteindre, comme des petits trous à la tête en airs, comme une impuissance en faïence, en afflictions amoureuses, en amitiés envolées, en idées vagues dans des bulles à images, en illusions en papier chiffon, ténues, sans force, déchirant les apparences comme en nuées, s'envoler à souhait, un songe à nuage, un rêve en coton, en partance, dans un courant d'air, allé à la mer, par transports ferroviaires, un jour une nuit y nager, un voyage, une noyade, petits papiers journaux – pas touchant, écrits verts rougis, au petit muret en bord de crique, allant à la mer à la nage, revenant par les vagues en silence, ambulance sirène, à bout de forces exsangue, tombant comme dans les pommes, main pendant sous la pluie, poussière de néant enfui en toute part, à l'aquarelle des petits port flous noyés sous le regard, tellement haut à petit trot de cheval fourbu à monter ohé du bateau, maison en carton, petites plumes grises se balançant dans le ciel tournoyant à l'escalier du temps dégringolant - avole un avion en papier colle à la langue, une feuille morte vive, allant de silences en résiliences, à l'autre marchant à pieds nus au sol ailé, où naître qu'un homme bercé par une femme, au chant lointain repose un autre éperdu de nature dans les limbes du pacifique. (...)








une vie telle une empreinte d'un conte à s'endormir éveillé, écoutée d'une voix lointaine coulant à la rivière, baignant telle petite tête blonde parmi les regards étoilés, à la merci d'images offertes en formes de mirages embués, à cloche mouton de planète en planète tétant au bol, une amitié à boire en gorgées de rires de plaisirs de clins d'oeil en sourires, un tout petit tournant en rond seule chanson, parmi la compagnie grande tendant la petite oreille, mimant la vie qui va à ne pas qu'elle s'en aille, à la campagne sentant les désarrois en abandon, chagriner au milieu de figures au miroir à air perdu, étrange idée griffonnée sur une feuille de papier, comme un message en otage pour aimer, enlevé avec une rose et des bonbons, écrit à une enfance déchirée de mille pétales (...)



(pour dire

avec les ennuis, les chagrins de la vie dans un mouchoir, murmures de folie douce – celle qui tombe comme la pluie sur les tuiles de la ville, dans nos jardins de mousse y a-t-il des mots pour les larmes, des bruits doux pour les silences, les disparus de l’abîme ? (...)



(pin en mauges

sous la neige (...)



(ressource

existent-ils des silences comme des murs élevés entre nous, des silences de pierre, élevés en prières tout un champ de silences en nous, à la traversée, un chant d'oiseaux bruisse, à la croisée d'un désert où l'eau-delà sourd ..? (...)



(d'ici là

tu serais telle une hirondelle, grandie dans le ciel, en regard une belle des champs, un deltaplane au vent, à chanter la pluie le beau temps, rase-mottes ou monte en l'air, à la fantaisie de libres trajectoires, paradisant en elfe aile (...)
sous ton aile, volant mes fers en eiffel, un printemps, un pré vert pour les gens, hirondelle à foison des moissons, allant vers pas à pas, allant faire un nid, à la pluie au beau temps (pardi) sur une feuille de brindilles..? (...)




finitude.. ?

en finir une fois pour toutes, avec cette histoire triste comme un jour sans fin, le sentiment d’être comme à l’abandon du monde, plongé dans une nuit noire sans raison..? (...)



(à …

il, elle, se nomme dans la tête, comme le, la voir, pouvant lui parler presque, il, elle, ne répondra pas, on se reverra peut-être, la nuit ? Dans un monde de songes, ne sait pas, comme si parfois il, elle, était là, comme une présence invisible, esprit parle l'âme rêve..? (...)



(promesse

allée à l'abeille se recueillir une fleur
prière de pollen à l'oraison du soir
avouée à la nature un milieu d'étoile
décline les noms il fait bientôt nuit
le blé se fane ne perds pas son serment
au goûter du pain perdu
espoirs fins dans un pot à miel (...)



(à la bougie

allumé des bougies
laissées fondre dans l'obscurité
moultes nuits perdues
consumées l'une après l'autre
noyé par les peurs après les pleurs
à la flamme mouvante laissant remonter les pensées
à trouver le réconfort de la paix
il reste du temps de cire à prier
à sauver sans fuir. (...)

http://aufildelavie.hautetfort.com/

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