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par (kelig), mercredi 29 avril 2015, 12:05 (il y a 3499 jours) @ (kelig)

Pour écouter : http://aufildelavie.hautetfort.com/



Le jeu parait inégal mais en vaut la chandelle.
On a beau mimer jouer pour donner le change, on se défend ; l'enfant lui fait le clown face à la glace pour faire comprendre qu'il n'a pas envie de comprendre ce qui n'a pas de sens - au posé sérieux, comme à ce qui ment cloué ; il y a des peaux, sensibles, rouges, perméables, et puis des chasseurs livides de peaux qui tuent, vous écorchent, qu'ils accrochent porte-manteaux.
On dit sans trahir sa peau de vie intérieure, ou alors on se ment, et on se fait dévorer le coeur de l'esprit. Colle-le toi sous ta peau et aussi à ton visage, à tes sourires, à tes rires, à tes expressions à travers la vie, peau rouge. Tatoue tes animaux en toi. En guide, druide, guérisseuse.
Le chasseur tueur menteur, lui, vend son âme à peau de cœur en couleur contre une peau en fer blanc qui traque et triche en toc à fric, tic-tac de tactiques de chronomaître.
Epines de rouille, sangsues, coups de mots à la lame de couteau sur peaux livrées aux feuilles, remportent par coups bas les lambeaux. On s'en prend plein la figure, dévisagé au scalpel, on se dénature, on se descend - on peut même se bousiller aux racines - se protéger des lames sans retenues ; y compris celles en soi-même.
Coups de sang, coups de gueule, armures écorchées vives, larmes et rires, arcs en flèches : donner le change à fleur de peau – je parle aussi de traces vives d'adolescence, de blessures face aux mensonges - y compris les siens ; pas d'arme létale, ni lance d'incendie, ni fusil, ni machette : faire un choix pacifique.
Quel amour propre ? De quoi parlez-vous donc ? Je ne vous suis plus. Quand il y a cris, ce sont douleurs, cris de justice. Sans barrière, sans frontière, ne pas se laisser emmurer, trouer, se laisser envahir, choisir le camp gitan, bohémien et hors normes. Peau perméable, poreuse, chasser la peur, laisser passer le vent, la pluie, le soleil, l'ailleurs, se laisser caresser par le lointain, avec un sens de l'amitié et de l'amour, à en revendre sans question de thune.
L'homme éponge est une marée humaine.
Un moment, lorsque la vague se retire, comme à l'estran-ge un banc de sable où s'allonger - miroite la vie des flaques - écoute le souffle d'une conque. S'assoit un rocher sous des herbes folles, une mouette envole les maux passés à se ronger les sangs, et coule par les ravines le pus. Que peut faire sa peau face à la haine, la pollution, la négation ? Contre les rocs d'indifférence ? Des abcès, des eczémas. Le stress est un ennemi, sinon dégun à craindre des vivants morts à l'intérieur. Rien à perdre ? Une forme de choix, en tous cas.
Les pierres parlent immémoriales et minérales, lichen organique, algues aquatiques.
Laisse-toi embruner dans un bar guinéen sur le retour du chemin dans une ruelles à plantes - tu t'y ressource nature chaque fois - tel un rituel une habitude d'étrangeté - là, tu es autorisé à être nature et toi-même ; respire, libère-toi des tortures artificielles causées par le superficiel imposé, des quant à soi - grand bien leur fasse de faire leurs comptes en rond à pas mesurés - avec des silences d'indifférence, de mépris contre nature, allant contre eux-mêmes d'abord, avec leurs cannes tabasseuses et leurs hauts-de-forme - des images d'un incendie historique réel où le sauve-qui-peut lâche et égoïste des riches qui tapèrent sur les pauvres pour forcer la sortie, ça parle clair...
Se sauver en courant de nage face à la sécheresse de ton, face à l'apparat - c'est toi et tes propres masques que tu déchires aussi ici, bas. Jure et crache ! Déclouée la croix de bois, j'en fais un radeau pour une méduse. La croix de fer, deux poteaux téléphériques où tendre un fil de corde à linge pour une partie de balle au prisonnier.
Laisser le choix d'évoquer les peurs bleues, les pleurs blancs, les hontes rouges, et les blessures secrètes causées par tous ces masques qu'on fait porter trimballés dans un monde en forme de néant - mais tellement agissant, imposant le réel lugubre. S'ouvrir au grand jour et dégorger toute cette merde déshumaine.
Un jour, c'était Carnaval malgache une année : à débouler les morts à travers les rues du Panier débouché au vieux-port. Question pour un humain : connaissez-vous le montant de la dette que l'on doit aux Haïtiens ? Un exemple parmi foison d'autres. Juste pour dire, hein...
Et des crabes cuirassés passent sur des moteurs à roulettes et des légionnaires vidés de la tête sont censés rassurer, assènent-ils médiatiques. Les grands assassins qui tiennent les rênes des chevaux TGV. Impostures des poseurs à la langue blanche mortifère, aux actes sans âme, aux décisions obscènes.
Courage de fleurs, épèle les pétales, sève de bisous ! Tirage de la langue sans révérence. On verra bien, qui rira le dernier tout au bout, tout comme au fond du trou.

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