Contempo

par casimir, vendredi 05 juin 2015, 00:28 (il y a 3462 jours) @ Rémy

Ce qui est important c'est la dimension d'ennui. Je suis au quotidien mortellement ennuyé. Ennuyé par la propagande, c'est à dire la publicité, qui fonctionnent toutes deux sur le principe de ne pas faire penser mais de suggérer. Derrière chaque publicité, chaque marque, je vois un goebbels (en moins intelligent encore puisqu'il n'ont même pas le mérite de l'invention). Mais bref, je crois que la question que tu me poses est celle du cliché, donc oui de ce qui se répète jusqu'à se dévorer soi-même (puisque, je crois, que je te disais que j'en avais assez des répétitions des poètes contemporains, de leur même méthode d’ânonnements mais je poursuivrais maintenant en disant que même leur sens, leur direction, me paraît soit inoffensive ou sans intérêt).
Bon, c'est vrai qu'en lisant sur les forums on aura souvent droit aux : "cri", "déchirure", "obscurité" etc. Le terme que je vois souvent c'est aussi "absence". En général je ne commente pas, je m'ennuie tout autant dans ces poèmes que dans ceux que je place sous l'influence "pennequenienne" et "tarkovskienne" (bien que je leur reconnaisse un certain mérite). La vidéo de Léautaud que j'ai posté plus tôt est intéressante, puisqu'il parlait de la figure métaphorique, j'espère bien me souvenir, "les branches inquiètes". Qu'est ce qu'une branche inquiète ? Selon la logique une branche inquiète, à mon humble avis, suppose une position animiste, dans le sens où elle attribue un esprit à la branche, on ne peut attribuer un caractère intellectuel à une branche. L'important est que les choses fassent sens. En faisant sens elles ne m'ennuient plus. On peut réutiliser les termes "cri", "déchirure" etc etc dans un poème à condition que tout cela fasse sens. A condition qu'il y ait eut un effort. Mais c'est aussi à l'auteur de se remettre en question. Ce qu'on voit dans les forumes est une conséquence de la civilisation des loisirs, du temps libre, qui a crée une masse d'artistes qui n'en sont pas. Et puis à une époque la sélection, je pense, se faisait par la revue. Avec les forums le poète du dimanche qui cachait ses vers dans son tiroir peut donner libre cours à son envie d'être lu.

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