Sévérité

par Rémy @, mardi 09 juin 2015, 00:39 (il y a 3458 jours) @ casimir

Les as-tu mis en réponse d'un mien message pour que je les commentisse ? Ou juste par hasard ? Ou par erreur ? Ou par don ?


Couaquilensoie, voilà suck j'en pense.


Le premier souffre de deux petits péchés.
- Une gifle ne peut pas survenir après une course-poursuite. On gifle dans deux circonstances : dans les internats sévères d'autrefois, où l'on dressait les enfants à se tenir droits et disponibles pour subir les pires sévices, et dans le feu de l'action, par surprise, de femme à manieur baladeur, de mari macho à femme battue, et de père à fille insolente, pif paf. Mais pas après une poursuite. Il faut donc partout remplacer gifler par fesser, qui convient mieux aux circonstances. En plus, littérairement parlant, c'est plus sensuel.
- Et justement, à propos de sensuel : cette histoire plus ou moins sadienne ne peut aboutir qu'à une torride scène pédophile, voyons ! Quoi, la mioche s'agenouille comme aux anciens siècles (qui fait encore ça de nos jours ?), le père batteur se repent, ils s'étreignent et c'est tout ? Allons donc ! Faire saliver le lecteur affamé de violence et de sexe, le mettre à distance par des discours philosophiques dignes du divin marquis, et puis flop, la débandade ? Non non non, impossible. Il y faut un acte, et cet acte pourrait fort bien inclure la fessée promise, devenue amoureuse, et réclamée par la petite diablesse corruptrice de père de famille.


Les autres ne nourrissent pas assez le fourneau de l'imagination. Ils filent une idée qui peut avoir deux fins, ils en choisissent une, bon. Ça ne suffit pas. Il faut rajouter soit des bifurcations inattendues qui mènent très logiquement vers des situations qu'on n'aurait pas pu imaginer au début (par exemple : et si la directrice, cette vieille fille revêche, tombait amoureuse du pion diamantaire et trinque avec lui, hein ? Ou si du moins elle reconnaissait qu'il occupe les gosses, et qu'elle trinque avec lui avec le vague espoir de récolter un diamant, et que lui tombe amoureux et lui en offre un en fiançailles ? Et d'abord : si les petits de l'école réclament que les grands leur jettent des cailloux, tu crois vraiment qu'ils vont tomber en gentille pluie, les cailloux ? Y'aura des bosses et des éborgnés, oui !) soit des facettes qui permettent de lire chaque texte sous un autre angle (moi j'y mets des jeux de grammaire par exemple, mais ça peut être des vers, ou bien une évolution du rythme de narration, ouc.). Bref, faut pas se contenter de dérouler le truc, il faut fournir plus d'inspir.

Les deux derniers sont autobiographiques ?
Dans le dernier, qui est un peu genre peau de chagrin ou dorian gray, le fait que le miroir se brise soudain sans raison n'est pas satisfaisant : dans ces trucs moralisants, c'est toujours une évolution du sujet qui conduit à la rupture ; le texte n'est pas mené à bout de bras par les idées de l'auteur, il trouve une inexorabilité propre, que l'auteur souligne en semant des indices avant le crac.
L'avant-dernier a son charme... Bien sûr, ce serait dommage de décrire avec un brio inexorable l'histoire d'un type qui hésite... Mais çladi... Moi perso je forcerais un peu plus le trait par ci par là... Une tentative de texte sur une tentative de rencontre, ç'a quand même un peu trop peu de matière, non ?



Voilà, hugh ! C'est mon nopiniong ! Sauf ton respect ! Merci pour le partage en tout cas !

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