version définitive (merci à cat&raven et Claire)

par Vagabond vagabondant, mardi 14 juin 2016, 17:06 (il y a 2874 jours) @ Vagabond vagabondant

De ces sources
sur lesquelles, parfois, une araignée d'eau vive
court,
nul, accroupi, traçant des cercles dans l'eau, n'est à l'abri
d'un coup de lune-massue.

Alors, la nuit vous poignarde comme au croisement d'une rue
avec son ciel tranchant
vous poignarde jusqu'au coeur
de la vie ancienne...
Alors, les amours premières et peut-être pures,
tout ce qu'élevait, depuis les jardins, le théâtre blanc des orchidées
devenues ombres d'asphodèles,
les énigmes, tout ce qui, des ruelles, prenait la clarté d'un rire lovant les autres rires,
s'éloigne
brutalement.
Rappelle ces terrasses où, sous l'arche des lampadaires, montèrent aux yeux
les premiers baisers foudroyants ; tout -
des fontaines romaines, gravies en songe, près des amphithéâtres
aux cinq-mille pas gagnés le long des canaux nocturnes -
cela résorbé soudain, destin fui dans les forêts
fui dans les forêts levées comme les vents
jusqu'au lit de pierre où vous mimez la mort.

vous êtes tétanisés
derrière le visage enseveli des eaux
quand, parfois, une araignée d'eau vive,
contre votre bâton de bois,
échoue.

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