les forums, les membres, catrine et les divorces

par catr, dimanche 08 novembre 2015, 17:46 (il y a 3305 jours) @ cloud

oui, c'est intéressant comment tu places et sépares, comment dans ta pensée les degrés de séparations importent, la façon dont tu nommes ça, en me plaçant à l'extérieur. c'est d'une clarté !






catrine et le.s forum.s



depuis quinze ans je cherche et travaille à faire une passerelle communicable, ou une intersection.. au début j'ai fait toute sorte d'essais pas très réussis, j'ai gaffé grave (je gaffe encore) mais comment faire autrement ? comment apprendre, apprendre à comprendre la différence (profonde) ? parce qu'il y a soi et sa propre culture personnelle (a comprendre, traduire, et dont le transmissible ne se trouve que dans l'intériorisation d'expériences maturées), il y a autant d'autres avec leur culture personnelle (idem), et deux continents, deux cultures distinctes, deux langues bien que d'anciennes racines les sororisent, deux manières de civilités, deux mondes et un Atlantique.
je me dis souvent que si on pouvait faire en sorte de marier ces deux sortes de civilités, ces mondes de pensées, il pourrait se produire quelque chose d'assez merveilleux, de plutôt complet, dans le plus haut des qualités et d'humanisme.. (bon, j'suis idéaliste sur les bords..).
et tu vois, c'est en rencontrant des résistances que j'ai rencontré les miennes, que j'ai dû franchir petit à petit, détacher pas à pas, pour arriver à voir dans "vos fenêtres" et esprits, et beautés, et pensées, où vous êtes, avec vos laideurs, combats, humanités, et le trivial et la banalité... ce qui m'est beau et difficile (et justement ce qui me maintient là et permet de persister) là-dedans c'est que la constante reste dans l'étrangeté et me garde étrangère. donc toujours dans l'inconnu et sa quête — tournée vers autrui. je parle du lire autrui. et donc je reste seule devant et avec mes fenêtres, où j'espère, parfois peut-être vos yeux entrent ou passent, voient cet autrement et autrement autre, où autre, c'est à dire "ce qui n'est pas connu" peut être rencontré (comme je rencontre ce qui est autre-vôtre), et où peut-être se trouve une petite chose partageable, commune à chacun, un reliant, même ténu. je me dis qu'on se pense tous seul, et qu'en même temps on est tous ensemble, et qu'une part de nous, avec des plus et des moins, partage ça, ce dénominateur commun du facteur humain, qu'on le fait par nos mains, en écrivant, et que tout cela est un tissage de silences. c'est assez surprenant. et beau. j'aimerais que l'étrangeté reste et se poursuive sans jamais être la même, sans jamais être domptée..


il y a aussi qu'un jour des mains "étranges" s'asseoient dans le geste d'écrire, qu'elles ne se relèvent plus du confort.. rien n'est plus triste que ça, c'est comme une lanterne qui s'éteint pour toujours, ou une fenêtre close aux rideaux clos, c'est une mort. ça m'est douloureux. même à 3500 km de distance. et alors je rencontre la dernière chose que je veux rencontrer : l'impuissance. et j'en meurs. chaque fois. j'en meurs intérieurement, pour toi, pour lui, elle ou l'autre. chaque fois. dans cette mort, creuse, sourde, j'ai découvert là une sorte d'amour tout aussi étrange que l'étrangeté des fenêtres où j'aime à plonger et prolonger l'instant. cette forme d'amour est sans objet, sans attente, sans demande. cet amour là est juste , présent. c'est une forme de chant silencieux, ou peut-être est-ce une prière, je ne sais pas, pour que la mort quitte les mains, les fenêtres, qu'elle lâche, et que se ravive de feu étrange l'intériorité étrangère, et jusqu'à l'écriture..

puis.. il y a l'irréparable. l'irréparable et le chagrin. aussi insoluble qu'indigestible. et rien n'y fait. rien.

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