(nt)

par jude, vendredi 12 décembre 2014, 18:24 (il y a 3637 jours) @ Claire


Dans ce territoire qui ne regarde personne, entouré de murets de pierre tournent deux chevaux - ou bien ils se tiennent dressés immobiles.


J’ai en tête le bruit du galop
et les parcelles de terre
qu’il projette alentour



dans ce pays sans vis-à-vis
règne un silence
de film muet.
C’est ce qui donne tant de force
aux pas que je fais pour y retourner




Deux chevaux m’ignorent. Le soleil est coulant et doux, la menthe pousse au pied d’un des murs.



Quand je marche dos au crépuscule
je vois mon ombre sortir de mes pieds
et marcher avec moi



je suis comme un propriétaire qui fait le tour de ses possessions.



Il y a longtemps que j’ai pris l’habitude
de venir ici avec mon ombre allongée
diagonale sur le vert des talus



j’ai oublié même le rêve qui différait un peu

sans les aimer vraiment

Sans leur appartenir sans les explorer
ni les maintenir


mais je regarde les arbres de chaque côté.



Soudain, j'ai l'impression de percevoir le temps
qui les a élevés au dessus de la terre
depuis la première pousse la petite racine qui a trouvé


où s’enfoncer, où boire



C’est comme si j’étais revenue chaque jour sentir l’infime poussée ce désir vertical, constant qui a fait d’eux des adultes en trente ans.


J'aurais voulu disposer à droite de la page trois strophes:dans ce pays...
Quand je marche... Il y a longtemps ainsi que où s'enfoncer, où boire mais je n'y parviens pas
voilà comment je lis ton poème Claire Je précise bien qu'il s'agit de ma lecture pas d'une réécriture.
Merci pour cette belle réflexion

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