Μαῖα

par zeio @, samedi 21 mars 2015, 00:04 (il y a 3538 jours) @ Claire

Je pense que tu devrais t'octroyer le droit de détester de toutes tes forces, par moments, peut-être en aimant, et peut-être même pour aimer davantage encore, tu en as le droit, tout entier.
Tu vois là, je pense que je suis en partie dans le miroir. Ces mots s'adressent aussi parfaitement à moi-même. Et pourtant ils ont leur sens, car par certains côtés tu me ressembles, tu souhaites présenter les choses sous le meilleur jour, tu souhaites à tout prix que les verres sur la table soient tous convenablement remplis, que personne ne se sente négligé, que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. À la japonaise. C'est ce que j'ai voulu exprimer car à la suite de ces échanges, tu as rapidement voulu affirmer que catrine et toi vous vous adoriez, ce qui n'est pas faux d'un point de vue général, mais là, sur le coup, confronté à la tonalité de cet échange, il sonne faux, il sonne plutôt comme un réflexe conditionné qui a pour but de rassurer quelqu'un, de masquer la petite tâche d'encre rouge sur la nappe claire. Mais l'inquiétude naît plus intensément d'une crispation étouffée, d'un pli dissimulé, d'une tentative de tranquillisation inadéquate, suivie d'une échappée logique ("je prends le large") qui démontre, quoi qu'il en soit, une certaine forme de démission personnelle, en tout cas d'évitement.
Pour en revenir au miroir, il a donc certainement sa raison d'être. C'est parfois une transmission d'expérience il me semble, une réponse apportée à un appel inconscient (catrine d'ailleurs travaille énormément dans ces ondes inconscientes) ou l'expression difficile d'une vérité sur le point de venir au jour. Catrine, fondamentalement, est une poétesse accoucheuse. C'est là qu'elle se développe et devient entière, elle-même. Au contact de l'autre. Elle a peut-être voulu te dire quelque chose après tout, et peut-être as-tu oublié d'écouter. Non pas seulement ses mots, mais surtout, toi-même. En fait, tu as une telle expérience, de telles connaissances, et tu sais tout à fait de quoi il s'agit, mais tu te réfrènes.
Est-ce que j'ai tort ? Je ne sais pas. C'est comme ça que je le ressens.

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