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par catr, jeudi 07 janvier 2016, 14:40 (il y a 3039 jours) @ julien

il y a ce moment de vie où on regarde derrière soi, le chemin parcouru, les gens qu'on a aimé, les maisons où on a dormi mangé amouré, chanté et quitté, et tout cela, par le temps et sa perspective qui s'éloigne et s'amenuise peu à peu, dessine une rive qui lentement disparaît à la vision, au coeur, dont la présence s'évanouit petit à petit. nous avançons alors dans une sorte de mer vive, pleine de sons, d'yeux, de mains, de coeurs qui battent sans s'entendre, dans une mer sonore et lumineuse qui palpitte sans en capter toute l'essence, mais quelque chose en nous nous rassemble intérieurement, nous concentre en ce que nous sommes, nous concentre en ce que nous devenons et vers cela, en nous, nous allons. c'est cette rive devant, ce rivage inconnu où réside encore l'inconnu de nous, qui s'approche. lentement. irrémédiablement. en nous-mêmes nous savons que la mort est chaque jour un peu plus proche, nous savons que nous ne nous sommes pas encore rejoints, qu'une part de nous voudrait reculer, mais nous savons également que nous ne le pouvons plus. devant, il y a soi, soi vivant qui nous attend. sa connaissance de ce que nous sommes est une essence véritable que nous aurons à recevoir, à decanter, à absorber tel un aliment profond. nous allons vers cet aspect tout en ne sachant rien encore de ses espérances. nous ne serons pourtant que son rêve, une nuit vivante, un désir, l'inachevé

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