photophore & transparences

par catr, samedi 09 janvier 2016, 19:13 (il y a 3037 jours) @ Claire

je réponds pour l'ensemble, après avoir tout relu.
merci infiniment, pour le temps que tu donnes et la générosité de ce que tu me dis ici.

d'abord, c'est très beau. Je veux dire les visions, les images, on voit un film nocturne, une errance dans la nuit, des rencontres, avec les éléments, avec des figures initiatiques. La lenteur, l'indistinction, l'impression de dissolution souvent, la quête, le désir.
Ca pourrait faire un livre dans lequel on entrerait comme dans une forêt la nuit.
oui, précisément oui, et c'est l'exact but de ce travail amorcé ici même il y a près d'un an. si l'écriture arrive à placer tout ça et que tu lis ça dedans c'est déjà pas si mal mais j'ai encore à plancher tout en maintenant ce "climat" là.

après c'est très doux, et peut-être trop, il y a des moments à la limite du sirupeux, du sublimissime. je suis sûre que tu sens bien que c'est ce qui guette ce genre de texte. Tu y tombes très peu, mais un tout petit peu.
ha ce danger là... ça viendrait peut-être du fait que j'ai vidé mes manches et déposé tous les couteaux. désarmé. tout. tout ce qui était à cran. c'est comme avoir retiré de mon corps tous "mes carnaciers"... et m'être donné la permission de baisser les bras, de ne plus être en "combat"... alors tu vois cette "douceur" elle me fait peur, m'est inconnue, je ne sais pas manier cet aspect, je le réalise en te repondant juste là, et comme j'ai cette nature interne qui "embrasse" (accueille tout d'un aspect) j'en suis peut-être submergée.. ce que tu m'en dis ici me permettra sans aucun doute d'en reculer et de recalibrer la force ou son empreinte, ou plutôt la manière dont ça impreigne l'écriture..c'est important.. je veux dire : merci

ensuite encore, j'y cherche quelque chose que je ne trouve pas (que je ne trouve plus jamais pour moi-même, et c'est très triste) : c'est une sorte de rire, comme un décrochement, de ce rire qui n'a rien à voir avec la dérision ou la gaieté bête, qui est comme une somme de tout : le baiser et le cancer en même temps. un rire de faune, d'étranger. Tu vois, les très grands poèmes, ceux qui me bouleversent portent toujours cela. Mais peut-être je n'ai pas su le voir.
oui, je t'entends. tu as sans doute raison, ça n'est pas là ; je crois que je ne peux pas user de ce rire, pas encore. peut-être le pourrai-je quand j'aurai totalement vaincu/résolu "une chose". d'autre part je ne vise pas à faire "un très grand poème", loin s'en faut. mais probablement qu'un état (ou une certaine somme de gravité(s)) pèse-t-il encore et d'avantage qu'il ne le devrait, et peut-être une conscience réalisée, aussi...

enfin, il y a dans certains passages ce qui me fait quelquefois peur chez toi, ou m'irrite, (on en a déjà parlé en privé), c'est la tentation de parler comme un guide à quelqu'un qui serait en recherche et perdu.
pendant toute la première partie je ne le sens pas cela du tout, on voit quelqu'un qui se parle à lui-même et parle à tous en même temps.....mais à d'autres moments.

oui je vois ce dont tu veux parler — en lisant ton commentaire j'ai senti cet aspect remuer (ho elle me voit! ho) c'est curieux...— je pense que quelque chose se mobilise particulièment autour du désir de vie, et je pense que c'est un aspect très fort (et sans doute un peu trop puissant) qui tiendrait peut-être (un gros peut-être) du surmoi (entretenu malgré moi et pour me survivre à moi-même) ou ce serait une figure archétypale de la mère (un mix) et je suis en partie consciente de ce qui m'est adressé dans le texte et sous-texte, et pourquoi.
quelque chose doit être surmonté... là, j'entrevois quoi (de la chose et de l'aspect) et c'est un tout autre travail (un entraînant l'autre, forcément chez moi)...

j'espère que tu ne m'en voudras pas de ce que je te dis là. ce sont peut-être mes propres refus et défenses qui parlent
pourquoi t'en voudrais-je ? au contraire ! je préfère mille fois recevoir les éclairements de ton photophore que de rester dans "la bouche du doute". et puis "tes refus" tu y as droit, ils ont leurs nécessités, mais surtout, toi seule peut évaluer quoi et en quoi — rien ne m'y appartient.

Mais ce que tu dis des créatures qui peuplent la mer n'y est pas étranger. ;)
hahahAHAHAAHahahha c'est toi qui me les as fait voir et rencontrer... depuis ce jour là, je les apprivoise ;)






Claire, merci.

Fil complet: