haterage as a salvation

par cat, vendredi 20 mars 2015, 16:41 (il y a 3332 jours) @ dh

ben hello denis, je vais très bien.

denis, je pense que c'est une sorte de défaut de lecture que tu agis/nommes, que de coller mon "identité", ma photo, mon être obligatoirement sur et dans un texte vient pervertir et fausser la lecture, c'est le meilleur moyen de le dévoyer.. si la lecture est axée sur l'auteur, on perd de vue tout le texte, on perd ce qui y est contenu. le texte n'est pas moi, le texte n'est pas l'auteur.

dans ce cas ci (et d'autres choses que je lâche uniquement ici à delivre) je cherche quelque chose, ce n'est pas mon [ je ] qui est dans la texture du texte, pas pour des textes de ce genre (mes tombées météo sont bien plus proches de ma peau) mais plutôt une préoccupation. je peux très bien choisir un sujet loin de moi et m'y coller, y rassembler des choses extérieures et en intérioriser une certaine part, ou y entrer complètement et en sortir, pour lâcher tout ensuite. ce n'est jamais qu'un sujet. un sujet très laid, soit, mais un sujet dont on ne parle pas. qui fait honte. donc difficile. le sujet étant la haine féminine envers le féminin, qui conduit forcément a la haine de soi, ou qui ne vient que de cette haine de soi. une haine de soi transmise par filiation. et je me demande si c'est comme pour les hommes, la transmission de l'instinct de guerre, je me demande si ce n'est pas justement un instinct de guerre au féminin, et d'où ça vient réellement.
après ce texte là, je voulais continuer ce fil rouge un peu comme une remontée dans le temps, un rebours ... mais je ne peux pas vraiment faire ça, parce que... ça fait mal, vraiment trop mal, c'est à vomir tant c'est laid et douloureux. mais bon. je voulais voir jusqu'où je pouvais aller sans me rendre malade, trouver des "déclic". pour défaire la haine. pas pour la nourrir. la défaire.
cette haine là est peut-être le premier vecteur de destruction, sur soi-même, envers autrui et dans le monde. ça me plonge dans une peine immense, mais c'est là quand même. qui s'en occupe, qui s'en préoccupe ? personne. et tu vas peut-être trouver ça con, complètement, mais il m'est venu une autre question à l'esprit, question qui va comme suit : peut-on ou pourrait-on écrire un livre de désarmement ? un livre dont l'écriture agirait un désarmement réel, profond. qui déchargerait les piles atomiques, les bombes... dans la personne ?

d'autre part, je suis dans une réflexion à propos du féminin, qui est en train de ou tente de se redéfinir et de redéfinir sa place, ses moyens, dans la vie quotidienne et dans le monde. la part responsable du féminin dans les actes, et, incidemment, des actes de colère, puis si ce féminin trouve comment transformer une certaine colère. sans la faire subir, au quotidien et dans le monde.



bon, perso, je me débats presque toujours avec la peur de vos réactions quand je poste un texte, vue que c'est pas mal exploratoire mes affaires, ça rend le tout un peu plus compliqué... d'une part je sens que je dépasse des limites (à commencer par les miennes — ou plutôt je trouve les miennes) et d'autre part mes textes rentrent dans les vôtres (apparemment), j'expérimente aussi là-dessus, avec plus ou moins d'audace, et plus ou moins d'échecs. ça m'est difficile mais je trouve ça intéressant, j'apprends encore plein de choses (et pendant ce temps j'oublie mon labo spécial et ne tripote plus vos textes...)

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