Ca coûte bonbon

par kelig, dimanche 07 février 2016, 08:36 (il y a 3214 jours) @ Lectrice :))

Face à l'entrée de l'école jouxtant la Cité, il y avait une boutique qui vendait des confiseries. Comme tous les enfants, nous en étions friands. Je prenais le bus le matin avec le petit frère qui allait à l'école maternelle le bébé. En même temps, il y avait un autre enfant de mon âge. Lui s'achetait beaucoup de bonbons, pour dix francs il en avait un paquet. Des bananes, des fraises, des réglisses, des acidulés, des malabars, carambars, des oursons... Et quantité d'autres surprises. Il avait les dents pourries. On était tous accrocs. Moi j'avais un peu de monnaie aussi de temps en temps pour m'offrir ma dose. Bref, elle faisait son caramel au beurre la tenancière, idéalement située à la sortie les mômes alléchés par les goûts les formes et les couleurs accouraient payer leur dîme de sucrerie, on en consommait des pépettes. C'était sans compter sur notre bande de loubards en herbe. Un coup jaillit du collectif mené quand même par deux, trois grands plus assurés, l'idée subversive qu'on nous instiguait dans notre école particulière, et nos familles un peu spéciales encore que, cela est relatif, l'idée audacieuse de faire un casse à la banque des bonbons. Comme le nombre dilue le délit, nous décidâmes une fin d'après-midi de nous ruer dans le magasin et de piquer un max de bonbecs et de nous tirer aussi sec. Nous avions entraîné à notre idée une grande partie de la classe, et des fillettes aussi même, c'est donc une quinzaine de petits pirates et princesses à bêtises des bacs à sables qui débarquèrent à cris à rire et à dia. La vendeuse hors d'elle tirait là une oreille, tenait de l'autre pogne des cheveux, gueulait aux voleurs, mais nous lui arrachâmes les prisonniers de ses grosses paluches et avec des poignées pleines de barres en sucres, et nous nous tirâmes victorieux aussi sec à grandes enjambées liliputiennes dans un élan euphorique et déchaînés, en coeur battant à tout rompre. Puis à l'écart nous nous gorgeâmes de notre butin, nous tapant sur l'épaule et bourrant les côtes à coups de toi alors t'as vu hein et tout.

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