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par Olivier, lundi 08 juin 2015, 01:08 (il y a 3459 jours)

Quelqu’un a dit des personnages de Candide qu’ils n’avaient pas de consistance, soit. Tout comme les personnages des romans de Rabelais, ou des fabliaux qui les ont précédés, mais on n’a pas toujours été attaché à sa silhouette, à son individualité, à son égoïsme. Les tableaux de Bruegel en témoignent : on est parfois aussi tombé en symbiose. Cette symbiose qui justement, est la résignation, ou la perte de son individualité, si jamais on en a eu une. Les tableaux de Bruegel insistent sur l’individu comme décor, intégré au paysage d’hiver (j’insiste sur cette saison lucide et dénudée). Ces tableaux là font de la résignation comme un attribut divin, et à vrai dire, comme un sentiment tellement fin, tellement rentré, qu’il jaillit sans jaillir, qu’il est sans être. Tout l’inverse de la monstrance, de l’insignifiance, ces personnages ne sont que leur âme, ne sont que des produits de la nature et de quelques traits de culture, juste assez pour les différencier du reste. Voilà pourquoi je n’aime pas qu’on s’attaque à leur soi-disant inanité. Ils sont froids certes, mais comme l’image d’un brasier.

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