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par Rémy @, lundi 08 juin 2015, 21:30 (il y a 3458 jours) @ Claire

Je ne comprends pas ?

Jusqu'au Moyen-Âge, la peinture représente soit un portrait, soit une scène de vie ; il est donc bien évident que les personnages y sont prépondérants.
À la Renaissance, ces deux genres continuent d'exister, et parallèlement se développe petit à petit un nouveau genre qu'on finira un jour par appeler paysage, en ce que les peintres se mettent à représenter des scènes avec un nombre de personnages tel qu'il faut forcéments qu'ils soient tout petits (des batailles, des foules), et qu'ils prennent goût à donner de plus en plus d'importance à l'environnement - et donc logiquement de moins en moins de détails et d'importance aux personnages. Ça se fait graduellement, donc il y a au moins une période de 200 ans où on ne peut pas vraiment tracer de ligne de démarcation entre les scènes avec déjà beaucoup de décor et les paysages avec encore des personnages importants (gros ou pleins de signification)...

L'idée qu'un paysage est à l'origine une scène vue de loin, et donc qu'il doit contenir au moins un personnage, un bateau, une chaumière, bref quelque chose d'humain, n'a jamais disparu ; elle est toujours enseignée aux Beaux Arts et dans les écoles pour peintres du dimanche : on appelle ça "animer" le paysage. Le petit bonhomme est situé à un point-clé de l'image et il en est venu à remplir exactement le même rôle que celui du tableau chinois : il invite le spectateur à se mettre à sa place dans le paysage. C'est une erreur de débutant que de dessiner des paysages inanimés - à moins qu'on n'en fasse un coup de génie, bien sûr, mais ça n'est pas donné à tous les peintres... ni à toutes les œuvres des peintres qui en sont capables !

Il est un peu absurde de comparer une peinture chinoise du genre paysage avec des peintures européennes du genre scène, et d'imputer les différences aux civilisations plutôt qu'à une erreur dans le choix des objets à comparer...

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