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par Claire, mardi 09 juin 2015, 14:02 (il y a 3457 jours) @ Rémy

J'ai bien aimé le texte d'Olivier, parce qu'il m'a donné envie d'aller revoir ces tableaux "d'hiver", de réfléchir à ce qu'il en dit, à la façon dont il perçoit les personnages.
Les inexactitudes que tu pointes, je suis trop ignare pour les avoir notées, par contre je n'ai pu m'empêcher de sentir derrière ses propos un relent de philosophies orientales, ou de mysticisme au sens large, relents dont je suis friande tel Ysengrin de parfum d'anguilles.
J'ai donc enchaîné avec mon François Cheng et son paysage chinois.....tout ça parfaitement explicité par Catrine avec ce mot de "symbiose".

J'aime énormément aussi ta forme de pensée, cette battue que tu mènes avec méthode contre la tendance déplorable à trouver ce que'on cherche plutôt que de chercher ce qui est. Et ta mise au point par rapport au texte d'Olivier est donc imparable et passionnante, j'espère qu'il le prendra comme une leçon spirituelle, aux deux sens du terme. J'ai l'impression que tu déplores (que tu es énervé par) cette façon que nous avons souvent de chercher notre bonheur dans de belles histoires imaginaires pleines de projections perso, plutôt que dans la réalité qui se présente à nous, y compris la réalité culturelle. En cela, tu es dans une forme de philosophie que j'admire vraiment.

Sladi, il y a ce que décrivent les psychanalystes du nourrisson (eh oui, ça existe), qui parlent de "l'illusion anticipatrice" parentale créatrice de sens : c'est l'intérêt puissant des parents pour le langage, leur façon bébête d'entendre "Papa" et de s'exclamer quand le bébé dit "bvava", qui va attirer l'enfant vers le langage réel.
Je veux dire que chercher ce qu'on imagine le fait parfois apparaître, et que les créateurs, ou les philosophes, ou les etc...parce qu'ils sont souvent obsédés par une idée ou une forme, vont la faire apparaître partout et créer du sens.

Et donc il n'y aurait pas à opposer ces deux formes de pensée, mais être capable de manier les deux, être dans les deux champs successivement : le naïf rêveur qui suit sa trace, le pragmatique attentif qui le châtie bien... c'est très difficile, je trouve.

Quand je relis ce que j'ai écrit ces dernières années je suis hérissée par tous les textes où je me suis laissée aller aux belles histoires fausses ou empruntées. Mais après....que c'est dur d'écrire.

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