première chose — ajout

par Claire @, lundi 22 septembre 2014, 21:21 (il y a 3503 jours) @ ca'trine

Tout d'abord cette simple remarque : notre perception et notre lecture répondent à un double récit : celui qui vient de l'autre et celui qui vient de soi. Deux histoires qui s'entrechoquent. C'est vrai pour ma "lecture" du texte de Christophe, c'est vrai pour ta lecture de mon commentaire.


Moi j'ai lu comme une méditation sur certains états...disons par exemple l'état du héros d' "Alice dans les villes " avant la rencontre l'Alice, ou du héros de "Paris Texas" quand il marche dans le désert. Personne mieux que Wenders n'a su exprimer la puissante poésie de ces états-là. J'ai parlé de l'orphelin errant parce que ca évoque aussi pour moi Babar, entre le moment où les chasseurs ont tué sa mère et celui où il rencontre... tous ceux qu'il rencontre.
Des états où le monde personnel et psychique a été détruit par une catastrophe, et où la seule chose qui reste possible est le mouvement, comme s'il fallait ne rien voir et ne rien entendre mais quand même être en route, pour rester en vie, le temps que quelque chose se reconstruise, que l'autre, le différencié puissent à nouveau exister.
Des états chaotiques, inhumains, où se jouent dans une quasi inconscience des processus primordiaux, vraiment le fond de la survie et de la reconstruction.
C'est comme l'hiver aussi, une apparente mort dans laquelle tout se prépare à ressurgir. Sauf que l'hiver est immobile et que là, il y a le voyage - glacial - et rien que lui....bercement anesthésique de la douleur.

Mais jamais l'être ne frôle de si près la destruction.....il utilise le mouvement et l'indistinction pour s'en protéger, le temps de se réorganiser. Jamais il n'est dans une si puissante vie, originelle, éternelle.

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