petite suite en forme de rivage

par kelig, vendredi 08 janvier 2016, 07:37 (il y a 3244 jours) @ catr

hello catrine.
ci-dessous ce qui me touche/me plait le plus dans cette petite suite.




autrefois tu jetais ton corps

à qui et à quelles mains - voeux, paroles et promesses
comme à rebours
(se contraindre)
ne plus être que

ombre passante et fugitivement ta présence clignotait
spasmes flous dans la contraction du jour
où tu jetais ton corps

rejetant toutes les mains











après la mer
après sa transfusion lente
une incomparable nuit s'approche
ce n'est pas la mort
mais
la nuit qui te révèle
sur sa bouche un avant-goût
ta nature





















les éléments et les simples,
ta nuit est une décoction où
tes os macèrent

ainsi l'argile
reprend
la forme qu'est la tienne



car tu es
cette plage où dormir
cette forêt où rêver


















[je n'ai pas encore dormi ton rêve]




toi — bouche collée au sein de la nuit
vois comme elle te tète et réinvente —
toi, invente la mer

sois cet arbre
dont les pieds baignent
dans le coeur du monde
cet arbre dont la cime tutoie des ciels
























(toi — rivage)




os et eaux
tu incarnes
telle la falaise
— sur elle tes plantées (arbres de tes arbres)
d'où s'élancent
impensés tes songes futurs
une vue sur la mer











tu te souviens du feu
à rallumer des nuits entières
sur les murs
des tempêtes
les essuyées gravent
ton être



quel cauchemar cuisait l'écume
—ses hordes conduites pour quel assaut —
et tes chairs





















ta main — de cent symboles blancs
à même l'interne de ton ventre — traçait
la prophétie de la nuit liquide
d'où ton nom s'éveille

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