Le discours comme substitut

par Rémy @, samedi 05 novembre 2016, 20:04 (il y a 2941 jours) @ Écrire

À (...) j'avais trouvé une chouette mouvance de rénovation des musiques tradis, surtout en provenance des Pyrénées. Des gens qui laissent tomber la grosse orchestration boumboum hyperringarde des années 60-80 et qui reprennent les mélodies et les rythmes des années 20 à 50 pour faire une musique plus intimiste et plus fraîche. Amestoy, Olivier Capelle, Mana Swing, c'est supersympa. Remarquez que le revival celtique des années 80 était plutôt sympa aussi, dans le genre. Et puis en France, on ne s'en rend pas tellement compte quand on y vit, mais les colonies et l'immigration, ça donne une immense richesse culturelle, à condition de ne pas laisser Dylan et ses compatriotes prendre toute la place.

Ici en Allemagne on est encore fan de la boumboum des années 60-80 et des shows Eurovision avec fumigènes et lasers (remarquez que les chansons de l'Eurovision n'étaient pas aussi pauvrettes et artificielles dans les années 60 que les resucées qu'on en subit de nos jours), et puis tout le répertoire des années 20-50 est inutilisable parce que godwiné, et on n'a quasiment pas d'influences du Sud, donc le renouvellement est plutôt bloqué et la musique est 100% américanisée, c'est très embêtant... La radio-télé bavaroise fait un travail muséal sur les musiques folkloriques, donc d'avant 1850, mais jouées sans joie ni sourire, un ou deux groupes à moustaches transforment des chansons de marins en hymnes de foot, et puis on trouve quelques Suisses comme Herbert Pixner pour développer du trad moderne à partir de musique des Alpes : c'est bien maigre.

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