les trois remarques et la suite.

par Claire @, jeudi 17 juillet 2014, 12:02 (il y a 3564 jours) @ konsstrukt

Dans un hôpital de jour pour adolescents il y avait une femme, prof de français et psychanalyste, qui utilisait des textes littéraires comme médiation. Elle rencontrait l'adolescent deux ou trois fois, se laissait aller à son "écoute personnelle", et choisissait une oeuvre qu'elle lui proposait de travailler à deux pendant toute l'année.
Le travail était une analyse littéraire, sans aucune interprétation de la problématique de l'adolescent. Pourtant le but était thérapeutique et énoncé comme tel.

Elle disait que les oeuvres artistiques peuvent jouer un rôle de "frayage" dans un no man's land d'affects et de représentations dangereuses parce que non-élaborées, non symbolisées, et du coup, envahissantes et paralysantes. C'est un travail inconscient qu'a fait l'artiste, le travail sur la forme qu'il leur donne, et du coup c'est comme un chemin ouvert que d'autres empruntent, toujours de façon inconsciente.

Bien entendu, si l'artiste se donnait ce but-là (faire du bien aux autres) plutôt que celui de parvenir à dire exactement ce qu'il a envie de dire, ce serait raté :)

C'est pourquoi mes considérations anti-désespoir ne s'opposent pas à tes poèmes.

Il y a aussi un autre thérapeute qui s'est aperçu presque par hasard de l'effet de fascination que prenaient des récits mythologiques pour une classe d'enfants difficiles, et de la façon dont ils pouvaient s'en emparer pour avancer.

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