les trois remarques et la suite.

par zeio, vendredi 18 juillet 2014, 15:49 (il y a 3560 jours) @ konsstrukt

"c'est d'éprouver l'impression que la phrase ne pourrait pas être écrite autrement"
Pour moi c'est une excellente définition du style.
Je comprends bien ce que tu veux dire, ce que tu n'aimes pas, c'est le côté fabriqué d'un style, l'aspect reconnaissable d'un auteur.
Je vois plutôt le style comme un prisme, un instrument d'expression de la vision, une voix. C'est vrai que Céline se voit à 100 mètres, pour autant personne ne serait capable de l'imiter. C'est d'ailleurs aussi le cas de beckett ou joyce parmi beaucoup d'autres. D'autres ont un style réputé comme invisible comme houellebecq.
Est-ce réellement un problème ?
On reconnaît aussi un matisse, in modigliani, ou un bacon à 100 mètres. D'ailleurs en peinture, ce phénomène est beaucoup plus prononcé, tous les grands peintres sont reconnaissables de loin. S'ils ne le sont pas, c'est généralement qu'ils sont mauvais.
Peut-être cela est-ce dû notamment au fait que la littérature ne repose sur aucun sens en particulier, tandis que la peinture ou la musique reposent sur un sens unique (vue, ouïe...). Ça rend la littérature plus ambiguë et moins propre à produire des "identités" réellement nouvelles par le style, la voix (forcément en partie imaginaire et dans laquelle on met une grande part de soi je crois) qui s'en dégage.


J'aime, lorsque je lis un auteur, de pouvoir me dire : c'est elle ou c'est lui. C'est une sorte de retrouvailles.
Le style, la voix, son rythme, le permettent.

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