l'oeil fixé

par c., jeudi 27 novembre 2014, 02:54 (il y a 3439 jours) @ Claire

oui, là j'entends mieux et je comprends ce que tu dis, pourtant, et je pèse mes mots, il me semble que ces possibilités sont négatives, quand rien dans le texte ne laisse présager d'un tel négativisme. l'espace campé par les vers médiants ne contient que l'or des moments, on sent que les choses même infimes sont aimées, voire chéries. rien n'y est froid, rien ne mord ni ne blesse, et seul le paquet vient perturber une quiétude (qui est peut-être issue d'un travail de patience et de détachement) et ne pas ouvrir ce paquet la préserve, ou du moins, le voudrait. je me dis que cet acte en est un de survie, pour se survivre, comme on choisit délibérément de survivre à une part de soi qui nous dévorait de l'intérieur et qu'on a fini par cerner/apprivoiser/comprendre puis apaiser/admettre/absoudre et lâcher (je vois une sorte de Bucéphale à la place du coeur, et l'animal pouvant maintenant marcher avec som ombre) ... dans cet optique ouvrir le paquet serait ... se mettre à mort, se catapulter dans un brasier, en quelque sorte. donc ce n'est pas vis à vis de l'autre. et le paquet n'est pas jeté/déchiré/brûlé/détruit non, il est juste là, présent dans un autre présent, il fait surgir quelque chose, sans doute des choses silencieuses, profondes, et, tout se passe vis à vis soi...

et si comme je le dis depuis dix ans la poésie c'est voir en face, ce texte est de la poésie. il regarde droit en face.





j'ai, en le lisant les trois premières fois, ressenti une grande douleur, assez grande pour fermer tout, claquer une porte, puis j'ai trouvé que c'était intéressant, je voulais fuir subitement, il se passait quelque chose, puis j'ai relu encore et trouvé un centre très droit, puis une joie que je ne pouvais pas décrire, puis à y revenir, j'y ai trouvé un puits de force, une forme de beauté étrange et décalée, un peu comme trouver un objet médiéval dans une pièce ultra contemporaine où les choses changent d'aspect et de perspective, se transforment tout à coup quand absolument rien n'a bougé, et que seul le regard a changé ... tu sais, cette représentation du chandelier, qui, dans l'oeil devient deux visages ... c'est ce moment où la perception change qui fait la beauté et la joie du moment. le poème a produit ça chez moi...

peut-être que..parce que j'y suis revenue et que j'ai travaillé à une lecture du poème, je ne veux pas y voir autre chose ?

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