Idée de la prose : G. Agamben

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 01:18 (il y a 3720 jours) @ zeio

le message qui a disparu est celui-ci enlevé parce que complètement en écart :





«je ne vous suis pas là-dedans. votre discours sur la poésie-prose est issu de la culture européenne de ladite poésie, pourtant que sa racine soit grecque. faut-il rappeler qu'il s'agissait alors du plus haut moyen de l'expression, utilisée par les philosophes. faut-il rappeler encore que cette forme d'expression était aussi pratiquée par les médecins qui travaillaient au tout de l'être, soit coeur tête corps, afin que ledit être puisse rimer avec lui-même en lui-même ainsi qu'avec ses proches et le monde. alors, cette poésie, passée par le chat de l'aiguille du temps, si elle se libère de certains carcans, se libéralise (on va dire) tout en persistant, c'est que sa fonction première demeure : permettre la résonance d'une présence réelle, une pleine présence.

ce n'est ni le rythme, ni l'enjambement, ni la rime, ni la métrique, ni la forme, ni quelqu'autre idée (que je qualifierais de superficielle) qui puisse définir ou enfermer un sens de ce qu'est la poésie, mais au contraire ce qui se cache tout au fond comme au fond de l'être, cette résurgence subtile qui permet justement que celui-ci "traverse" et se rende vers dans par parmi le monde. toutes les formes données sont à l'image du contrôle exercé sur et dans l'être, la marque du contexte historico-social, une manière de miroir sociétal d'une époque données, aussi tous les carcans et les gangues retirés parlent des capacités rendues et réacquises, elles sont autant de libertés (ce n'est pas le bon mot..) d'espace que l'être écrivant reconquière, oui, c'est ça je crois (un moyen d'espacement en soi-même), dans une époque qui étouffe systématiquement la vie. et plus la poésie court dans le monde plus elle parle de cet étouffement. poésie est une survie. un acte de survie profond, une arme de sauvegarde, pour ne pas s'éteindre et mourir intérieurement.

le reste, ce qu'on en dit, c'est de la mousse intellectuelle, ça n'a rien de vital, ni rien de crucial, ça ne se rapporte pas à la qualité de la présence. ce n'est que faire valoir. et, si je peux me permettre, c'est précisément là que réside le vide... enfin, je veux dire, j'en suis là, dans ma réflexion.. et pardon, je dis certainement d'affreuses énormités..»

voilà

aussi je pense que la résonance est plus pronfonde que la rythmique, je pense que la résonance est l'assise réelle. en général on pense que la résonance fait écho à.. pourtant il me semble que c'est vraiment le contraire, et qu'on cherche toujours à construire ce qui maintient cette prime résonance à laquelle on s'accorde depuis le premier moment senti, celle qui nous arrime.

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